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30             LA COLONISATION DANS QUEBEC

                                         La population.

                 Avant d'aller plus loin, établissons le chiffre de la population main-
             tenant installée sur les rives du Saint-Laurent. Nous l'avons fixéeà340
             âmes en 1640.   L'excédent des naissances sur les décès de 1640 à 1663
             est de 891 (1).  L'abbé S. Lortie a calculé que 964 émigrants vinrent au
             Canada durant la période de 1640 à 1660, (2) et on peut dire sans
             exagération que 300 personnes vinrent de France dans les années
             1660 à 1663.  En additionnant ces chiffres, nous arrivons à un total de
             2495 âmes.   Ce dernier état qui représente le nombre des Français
             habitués dans la colonie, semble exact; il correspond avec celui que donne
             le Père Leclercq "2500 au plus" (3).
                 "Une étape a été franchie qui est décisive.  La race française a pris
             possession de son domaine d'Amérique. Deux mille cinq cents âmes, cela
             est peu de chose, sans doute, pour occuper solidement sur plus de soix-
             ante lieues les deux rives du St-Laurent.  Mais c'est ici le cas de dire que
             la qualité compense la quantité.  Cette poignée d'hommes est physique-
             ment et moralement une élite; elle s'est parfaitement naturalisée dans sa
             patrie nouvelle, surtout elle a réalisé à la lettre le "Croissez et multipliez-
             vous" de l'Evangile.   Si bien que l'on peut se demander si elle n'a pas
             fourni à la nation canadienne autant et même plus que tous les contin-
             gents réunis des émigrations postérieures. Elle lui a donné dans tous les
            cas, ses familles les plus fécondes.  Dès à présent, ces deux mille cinq
             cents Canadiens sont prêts à jouer vis-à-vis des nouveaux arrivants, le
             rôle d'éducateurs et de dirigeants.  Ils vont encadrer, instruire, disci-
             pliner les colons de Colbert" (4).




                                        CHAPITRE III.

                                 UNE ÈRE DE PROGRÈS (1663-1672)·

                 Le roi ne reprit le Canada à la compagnie des Cent-Associés que
             pour le remettre entre les mains de la compagnie des Indes Occidentales.
             Par édit royal du 28 mai 1664 (5), cette compagnie devint maîtresse de
             toutes les possessions françaises dans l'hémisphère américain et sur la
            côte africaine de t'Atlantique en toute seigneurie, propriété et justice
             avec le monopole du commerce et de la navigation, à la condition de
            subvenir aux frais du culte et des missions, et de contribuer à la colonisa-
             tion de cet immense domaine.


                  l)-Tanguay.  Notes sur les Régistres, pp. 32, 41, 57.
                  ((2)-De ees 964 émigrants, 467 viennent des provinces du nord ouest de la France, Normandie,
             Perche, Maine et Bretagne, 22 de la Beauce, 76 de l'Ile de France et 206 de l'Aunis, du Poitou et de
            la Saintonge.  L'origine et le parler des Canadiens-Français, pp. 11 et 12.
                  (3)-Etablîssement de la foi, 1691.  Vol. II, p. 4.
                  (4)-Salone.  La Colonisation de la Nouvelle-Frll.nce, pp. 139 et 140.
                  (5)-Edits et ordonnances, Vol. J., p. 40.
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