Page 39 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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24 LA COLONISATION DANS QUEBEC
que le 15 juin 1636. La commission royale le nommant gouverneur
était datée du 15 janvier 1636 (1).
La mort de Champlain n'arrêta pas le mouvement de la coloni-
sation; l'élan était donné et le travail de recrutement se poursuivait
avec un entrain admirable.
La compagnie de la Nouvelle-France, encouragée par le succès
de l'expérience qu'elle avait tentée avec Giffard, continuait de distribuer
des seigneuries.
Le 15 janvier 1636, elle concédait à Jean de Lauzon, la fameuse
seigneurie de la Citière (2), qui "sur la rive droite du St-Laurent allait
de la rivière St-François au sault St-Louis et qui dans le sens de la pro-
fondeur franchissait la frontière actuelle des Etats-Unis" (3) et le fief
du Cap-Rouge, à Noel Juchereau des Chastelets (4).
A la même date, elle concédait encore à Jean de Lauzon, mais sous
un prête-nom, Simon le Maistre, la rivière Bruyante (5), plus tard la
seigneurie de Lauzon et, au même, sous un autre prête-nom, Gérard
de la Chaussée, l'île de :\1ontréal (6).
La concession la plus importante du 15 janvier 1G36, est bien celle
de la côte de Beaupré, au sieur Antoine Cheffault de la Hégllardière
(7) et celle de l'Ile d'Orléans, au sieur .Jacques de Castillon. (8)
Cheffault et Castillon d'après un acte du 28 févl'i<'r Hi36, avaient obtenu
ces concessions pour un syndicat (la compagnie de Beaupré), composé
de huit membres, dont eux-mrmes faisaient partie. Les six autres mem-
bres étaient Jean Rosée, Jacques Berryer, seigneur de l\Iauselmont,
Jacques Duhamel, marchand de Rouen, le conseiller Fouquet, Jean de
Lauzon)\" oC! Juchereau des Chastellets, le seul qui résidât dans la co:onie.
Ce sont eux qui de 1636 à 1645 vont avoir en mains les intérêts
du Canada.
Est-ce dù au travail de recrutement des associés de la compagnie
de Bpaupl'é'? Toujours est-J qu'au printemps de 1636, le Père Lejeune
signale l'arrivée d'une quantité de familles (9), entr'autres celles des
LeGardeur de Hepentigny et de Tilly, et celles des Leneuf de la Potherie
et du Hériflson, formant en tout quarante-cinq personnes. Etienne
Racine, Robert Caron et Claude Poulin, qui se marièrent à Québec, et
furent les premiers habitants de Beaupré, vinrent probablement avec
(1)-Ce rapprocbement de dates est cmieux." Pendant que le Père de la colonie était là agoni-
sant SUl' un lit de douleurs. à mille lieue" de lui pal' de là les mers, les membres de la compagnie de la
Nouvelle-Frunee, ciélibl'n\.Ïcllt sllr)0 choix de sun sueccsscul'. Voilà:\ quoi auraient abouti tant d'efforts
apr('3 trenU' années de luttes et de dôboires, après avoir été trahi par les siens, Champlain se voyait
sur If' point de triolupher de tous 1eR nbstaeles. Il était rendu au tf'rrne de ~e~ t.rois années de p;ouycrne-
ment, il et3t vrai. nUlÎs il pouvait espérer que la eonlpagnic qu'il avnit si fidèlelnûnt scrvie, le nlainticnc1rait
à son poste. Mais non. on le rappelait à son insu et sans que rien pût faire prévoir un pareil d"nouement.
La mort était venn,' lui épargner <'ette humiliation dernière et avait été véritablement ponr lui la déli-
vrance." (Edmond Roy, La N.-France, 1906, 1'.107).
(2)-Arehives provinciales, Ades de :F'oy et Hommage. 1668. :F'ol. 39.
(3)·-Edmond Roy, Histoire de la seigneurie de Lauzon. Vol. J. page 43.
(4)-Archive, provinciales. Aetes de Foy et Hommage. 1667.
(5)-Tenure seigneuriale. Pipees et Doeuments. 1852, p. 24.
(6)-F'aillon. Histoire de la Colonie française. Tom. 1, 1',349.
(7)-Tenure seigneurialE'. Pièces et Documents, p. 342.
(8)-ldem. p. 350.
(9)-Relation des Jésuites, 1636, p. 3.