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26             LA COLONISATION DANS QUEBEC

            gloire de Dieu". A l'encontre des autres compagnies organisées jusqu'à
            ce jour, ils ne s'attendent à aucun espoir de gain et s'interdisent abso-
            lument de faire la traite.
                 Le 7 août 1640, M. de Lauzon, leur abandonne l'ile de Montréal,
            concession ratifiée, par la compagnie des Cent-Associés, qui se réserva
            tout de même la partie occidentale de l'ile (17 décembre 1(42) (1), Paul
            de Chomedy, sieur de Maisonneuve fut chargé de diriger les colons
            et de voir à les établir sur place.
                 Dès l'été de 1641, Maisonneuve quitte la Rochelle avec mademoiselle
            Mance, et un premier groupe comprenant 47 personnes.       Ils hivernent
            à Québec, et au printemps suivant se rendent à Montréal où ils débar-
            quent, le 17 mai.    Ville-Marie était fondée.   Une seconde recrue de
            12 hommes, sous la conduite de M. de Repentigny arriva dans le courant
            du mois d'août (2).
                 Une troisième recrue de 40 hommes arriva au mois d'août 1M3 (3),.
            enfin une quatrième recrue et une compagnie de 60 soldats fut envoyée
            par la société en 1644, sous la direction d'un monsieur de la Barre (4) ..

                                    Première guerre iroquoise

                 Hélas! ces beaux débuts allaient être brusquement arrêtés. par la
            guerre des Iroquois qui devaient ensanglanter la Nouvelle-France,
            pendant 26 ans, jusqu'à l'arrivée de M. de Tracy en 1667, et faire plus de
            200 victimes (5), "chiffre énorme et qui prend toute sa valeur, dit
            Salone (6), quand on le rapproche du chiffre total de la population,
            un peu plus de deux cents en 1641, (nous l'avons estimée à 340 âmes-
            en 1640), un peu plus de deux mille en 1663.   On peut dire que la popu-
            lation côloniale a été, dans le sens littéral du mot, décimée.  Et puis la
            plupart de ceux qui périssent, ce sont des hommes faits, récemment
            mariés ou sur le point de se marier.    Un homme tué par les Iroquois
            c'est presque toujours une famille de colons qui est détruite dans son
            germe."
                 Et ce qui ajoute à l'horreur de la situation, c'est que la Nouvelle-
            France est pratiquement abandonnée par l'Ancienne de 1642 à 1653.
            Richelieu et Louis XIII sont disparus, le pouvoir est tombé aux mains
            d'une régente sans expérience, la guerre civile règne par tout le royaume.
            Par contre, la compagnie des Cent Associés est ruinée,      la traite des
            pelleteries est pratiquement suspendue, le castor se vend à vil prix en
            France, et la Société fait des pertes immenses.  Le 14 janvier 1645, elle
            cède le privilège de la traite à la compagnie des Habitants (7).
                 Cette nouvelle compagnie obtenait la liberté du commerce pour
            son compte sans remplacer toutefois celle des Cent-Associés.  En retour,

                 (l)-Edits et Ordonnances.  Vol. J, pp. 25 et 29.
                 (2)-E. Z. Massicotte.  M. S. R. C., 1913.  Sect. J, p. 6.
                 (3)-Jdem. p. 7.
                 (4)-Jdem, p. 8.
                 (5)-Garneau.  Hist. Canada.  5ème Edit., p. 169.  Note 117.
                 (6)-La Colonisation de la Nouvelle-France, p. 98.
                 (7)-Edits et Ordonnances.  Vol. I. pp. 28-29.
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