Page 37 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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22 LA COLONISATION DANS QUEBEC
étaient déjà des habitués, les vrais habitants; "c'était la partie stable
et comme le germe fécond des meilleures familles qui se soient déve-
loppées en Canada."
A son arrivée en France, Champlain apprend que la paix entre les
rois de France et d'Angleterre a été signée le 24 avril 1629, avant la
reddition de Québec. Il s'emploie de son mieux pour faire restituer
le Canada, mais les choses traînent en longueur et ce n'est que trois ans
plus tard, par le traité de Saint-Germain-en-Laye (29 mars 1632), que
le Fort et l'Habitation de Québec sont rendus à la France.
Il s'en est fallu de bien peu que la Nouvelle-France ne fût aban-
donnée. Elle retournait enfin à ses anciens maîtres, mais tout était à
recommencer.
La compagnù des Marchands
Pour comble de malheur, la compagnie des Cent-Associés, en
raison des grandes pertes qu'elle venait de subir, songeait à abandonner
le Canada; elle était réduite à un revenu de 10,000 livres. Se voyant
dans l'impossibilité de tenir leurs engagements, les associés avaient
décidé de laisser entre les mains des marchands de Rouen et de Dieppe,
la conduite de la Compagnie, et les avantages du commerce.
Les agents de cette société étaient Jean Rosée, marchand de
Rouen, et Antoine Cheffault de la Régnardière, avocat de Paris; Jean
de Lauzon, qui devint plus tard notre gouverneur, en était l'inten-
dant. Ils équipèrent la flotte de trois vaisseaux qui ramena Cham-
plain, les pères Jésuites, Massé et Brébœuf et 197 personnes, colons
et soldats, au printemps de 1633.
A leur retour, les Français ne retrouvèrent que des ruines. Sans
perdre de temps, Champlain commença la restauration des bâtiments
qui avaient été négligés et pour commémorer la remise de Québec,
par les Anglais, il érigea la chapelle de Notre-Dame-de-Récouvrance,
à la Basse-Ville.
Au mois de juillet 1634, il envoie le sieur I~aviolette commencer la
construction du fort des Trois-Rivières, et va le rejoindre quelques jours
plus tard, pour assister lui-même à la traite et renouer amitié avec les
sauvages.
Premiers établissements
Un groupe de colons était débarqué à Québec, le 4 juin précédent
(1634) (2). Ce contingent avait été organisé par Robert Giffard,
chirurgien, qui avait résidé à Québec avant l'occupation des Anglais.
Ce Robert Giffard s'était fait concéder par la compagnie des Cent-
Associés, le 15 janvier 1634, "une lieue de terre à prendre le long de la
(I)-Garneau, Histoire du Canada, 5ème Edit. Tome I. p. 148. Note VII.
(2) Relation des Jésuites 1634, p. 88.