Page 35 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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20 LA COLONISATION DANS QUEBEC
Guillaume et Emery de Caen. Champlain conserve son titre de lieu-
tenant-général (1620).
En 1624, le duc de Montmorency cède sa charge de vice-roi à son
neveu, Henri de Lévis, duc de Vantadour.
Ce fut ce vice-roi qui accorda à Louis Hébert, le 28 janvier 1626
upour en jouir en fief noble" le morceau de terre que Champlain lui avait
d'abord concédé au lieu de Québec. Il lui faisait don en même temps de
ul'estendue d'une lieue française de terre située proche le dit Québec",
sur la rivière St-Charles. Cl).
Ainsi Louis Hébert serait non seulement le premier colon canadien,
mais encore le premier seigneur de la Nouvelle-France. Le 10 mars
de la même année, le duc de Ventadour accordait aux Jésu'ïtes, arrivés
à Québec l'année précédente, également sur les bords de la rivière
St-Charles, une concession connue plus tard sous le nom de Notre-Oame-
des-Anges. (2).
Ce sont là les seules concessions de terrain qui semblent avoir été
faites au Canada, avant l'établissement de la compagnie des Cent-
Associés. Champlain qui était passé en France en 1624, retourna à
Québec au printemps de 1626. A son arrivée, il trouva que tout était
à l'abandon. Les ouvriers de l'Habitation avaient même négligé d'amas-
ser du fourrage suffisant pour les bestiaux;pour les nourrir, Champlain
les fit transporter dans les riches pâturages du Cap Tourmente, et
érigea une maison et une étable à l'endroit même ou se trouve la petite
ferme du Séminaire (3).
Malgré les efforts de Champlain, les habitants négligeaient la culture
de la terre pour se livrer à la traite des pelleteries et bien qu'il se fût
écoulé vingt ans depui,s la fondation de Québec,"Ü n'y avait que cinquan-
te-cinq personnes dans la colonie et une seule famille qui retirât sa subsis-
tance de la culture. (4). '
Les associés de la compagnie de Montmorency et leurs représen-
tants, les sieurs de Caen, ne s'occupaient nullement de remplir leurs
engagements; ils étaient satisfaits "pourvu qu'on leur donnast d'intérêts
les quarante pour cent" dit Champlain, et il ajoute: "C'est en un mot
que ceux qui gouvernent la bource font et défont comme ils veulent" (5).
Ces plaintes arrivèrent aux oreilles du puissant cardinal Richelieu,
Celui-ci proclama aussitôt la dissolution de la compagnie de Montmo-
rency, et organisa, pour la remplacer, la compagnie des Cent Associés.
(l)-Pièees et Documents relatifs à la tenure seigneuriale 1851, page 373.
(2)-Id. page 53.
(a)-Champlain, Edit, Laverclièl'e. Tome VI., p. 125.
(4)-Id. Tome VI., p. 148.
(5)-ld. Tome VI., p. 132.