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ORIGINE DE LA PROPRIÉTÉ PRIVÉE                          257

  ce qui est connu dans l'histoire comme la période du gouvernement
  propriétaire de la colonie.
      Voici ce que dit à ce sujet Sir Louis Hypolite Lafontaine, dans son
  jugement sur les questions seigneuriales: "que l'on ne perde pas de vue
  "ce fait important que le contrat dont il s'agit n'était pas un contrat
  "ordinaire.  Le contrat de 1627-28 n'avait pas un caractère aussi privé,
  "aussi limité.  Il était à la fois privé et public ou politique; privé sous
  "des rapports bien restreints, mais pu}Jlic ou politique sous tous les
  Ilautres.  C'était une charte dans laquelle le roi parlait comme souve-
  "rain, comme législateur, donnant une constitution, une nouvelle forme
  Ilde go;uvernement à cette portion du Nouveau-Monde, et y établissant
  lIen même temps l'institution féodale.  C'était de sa part un acte de la
  Ilpuissance publique dont il était revêtu, acte qui est qualifié du titre de
  Ill'Edit de l'Etablissement de la Compagnie.
      "Le grand fief qui venait d'être ainsi concédé à la compagnie des
  "Cent~Associés ne devait pas rester inculte dans les mains de cette
  "compagnie".
      En fait cette compagnie propriétaire et gouvernement de la Nou-
  velle-France a fait un certain nombre de concessions de terre en seigneu-
  ries et en censive dans son domaine de la Nouvelle~France.
       La première concession seigneurial~ faite par la Compagnie des
  Cent-Associés est la Seigneurie de Beauport, faite le 15 janvier 1534
  au Sieur Giffard.  C'est aussi la même compagnie qui a concédé la sei-
  gneurie importante de la côte de Beaupré, de l'Isle d'àrléans, de Lauzon,
  de Neuville ou Pointe-aux-Trembles, de Deschambeault, de Ste-Croix,
  etc., etc.
       La Compagnie des Cent-Associés a fait au moins une quarantaine
  de concessions en seigneurie ou autrement pendant tout le temps de son
  administration de 1627 à 1663.
       Malgré toutes ces concessions, elle ne paraît pas avoir réussi dans
  son entreprise de coloniser la Nouvelle-France, puisqu'en 1663, elle dut,
  à la demande du Roi, se démettre de ses privilèges et rétrocéder la Nou-
  velle-France à la Couronne.
      Voici comment s'exprime le roi en acceptant la démission de la
  compagnie:
      "Louis par la grace de Dieu Roi de France et de Navarre à tous,
  présents et à venir, salut.
       IIDepuis qu'il a plCt à Dieu donner la paix à notre royaume, nous
  Iln'avons rien eu plus fortement dans l'esprit que le rétablissement du
  "commerce, comme étant la source et le principe de l'abondance que nous
  "nous efforçons par tout moyen de procurer à nos peuples; et comme la
  Ilprincipaie et plus importante partie de ce commerce consiste aux colo-
  /lnies étrangères,auparavant que de penser à en établir aucunes nouvelles,
  "Nous avons cru qu'il était né'cessaire de penser à maintenir, protéger et
  l'augmenter celles qui se trouvent déjà établies,c'est ce qui nous aurait con-
  IIvié de nous informer particulièrement de l'état auquel était le pays de la
  lINouvelle-France, dont le roi défunt, notre très honoré seigneur et père
  Ide glorieuse mémoire, avoit fait don à une compagnie composé du nom-
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