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256           ORIGINE DE LA PROPRIÉTÉ PRIVÉE

                sa famille, la culture des intelligences et des cœurs, et cette dernière
                œuvre se continue depuis ce temps par les successeurs de Monseigneur
                de Laval, les Messieurs du Séminaire de Québec.
                     Une autre concession importante, qui fut faite aussi dans le temps,
                le 10 mai 1626, par le Duc de Vantadour, fut la concession de la Seigneu-
                rie de Notre-Dame-des-Anges, aux Pères Jésuites.        Cette seigneurie
                est située partie dans la paroisse de Beauport et dans toute la paroisse de
                Charlesbourg.
                     Moreau de St-Méri, nous parle aussi d'une baronie du Cap-Tour-
                mente qui aurait été faite à Guillaume de Caen, avant l'établissement
                de la Compagnie des Cent-Associés, mais il n'y a aucune trace de cette
                concession dans nos archives.   Une chose est certaine, c'est que si cette
                concession a eu lieu, elle a été révoquée plus tard, parce que le terrain
                qui aurait constitué cette baronie a été plus tard concédé comme partie
                de la Seigneurie de la Côte de Beaupré.

                   2ème Période.-Depuis la Compagnie des Cent-Associés, 1627 à 1663.


                     Les tentatives de colonisation de la Nouvelle-France avant l'établis-
                sement de la Compagnie des Cent-Associés n'eurent pas de succès.
                     Le Cardinal de Richelieu, le grand ministre de Louis XIII, conçut
                alors le projet de former un'e grande compagnie, dite des Cent-Associés
                à qui fut confiée toute la Nouvelle-France comme une seule et grande
                Seigneurie, à la charge de "peupler le dit pays de naturels français
                "catholiques, pour par leur exemple disposer ces nations à la religion
                "chrétienne et à la vie civile, et même y établissant l'autorité royale,
                "tirer des dites terres nouvellement découvertes quelqu'avantageux
                "commerce pour les sujets du roi".
                     Cette compagnie fut établie par un édit royal de 1627 et ratifié
                l'année suivante 1628.
                     La Compagnie recevait: "en toute propriété, justice et seigneurie
                "le pays de la Nouvelle-France comme un grand fief, à la seule charge
                "de la Foye et Hommage, et une couronne d'or du poids de 8 marcs,
                "à chaque mutation de Roi."
                     Elle obtenait le droit "d'améliorer et aménager les dites terres et
                "les distribuer aux habitants du pays en telle quantité jugée néces-
                "saire. Elle devait établir au moins 4,000 mille hommes de tous métiers
                "dans l'espace de 15 ans, les y loger, nourrir et entretenir de toutes
                "choses nécessaires pendant trois ans seulement en leur assignant la
                "quantité de terres défrichées suffisantes pour leur subvenir avec le
                "blé nécessaire pour les ensemencer la première fois."
                    C'est de l'établissement de la Compagnie des Cent-Associés, en
                1627 et 28, que date l'introduction, dans la Nouvelle-France, de la tenure
                seigneuriale, ou système féodal.
                    La Compagnie avait reçu la Nouvelle-France comme une grande
                Seigneurie et elle était en même temps créée gouvernement de la colonie,
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