Page 270 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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ORIGINE DE LA PROPRIÉTÉ PRIVÉE 255
sa famille et son bestail; desquelles terres, logements et enclos il aurait
{)btenu de monsieur le duc de Montmorency nostre predecesseur, vice-
toy, le don et octroy à perpétuité par les lettres expédiées le samedy
quatrieme fevrier mil six cent vingt trois; Nous, pour les considérations
sus-alléguées et pour encourager ceux qui désireront cy après peupler
et habiter le dit pais de Canada, avons donné, rattifié et confirmé,
donnons,rattifions et confirmons au susdit Louis Hébert et ses successeurs
et héritiers et suivant le pouvoir a nous octroyé par Sa Majesté toutes les
susdites terres labourables deffrichées et comprises dans l'enclos du dit
Hébert ensemble la maison et batimens ainsy que le tout s'estend et
comporte au dit lieu de Québec sur la grande rivière ou fleuve de St-Lau-
rent pour en jouir en fief noble par luy ses héritiers et ayant cause à
l'avenir comme de son propre et loyal acquest et en disposer pleinement
et paisiblement comme il verra bon estre, le tout relevant du fort et
chateau de Québec aux charges et conditions qui luy seront cy après
par nous imposées et pour les memes considérations, avons de plus fait
don au dit Hébert et à ses successeurs, hoirs et héritiers de lestendue
d'une lieue françoise de terre située proche le dit Québec sur la rivière
St-Charles qui a esté bornée et limitée par les sieurs de Champlain et
de Caen pour les posséder, deffricher, cultiver et habiter ainsy quil jugera
bon estre aux mêmes conditions de la première donation, faisant très
expresses inhitions et deffenses à toutes personnes de quelle qualité
et conditions quelles soient de le troubler ny empecher en la possession
et jouissance d'icelles terres, maisons et enclos, enjoignant au Sieur
de Champlain nostre lieutenant général en la Nouvelle-France de main-
tenir le dit Hébert en sa susdite possession et jouissance envers tous,
et contre tous, car telle est notre volonté.
Donné à Paris le dernier jour de février mil six cens vingt six.
(Signé) "DE V ANTADOUR",
Et plus bas pàr mon
dit seigneur, vice-roy,
"GIRARDET" .
Cette terre est désignée dans les archives sous le nom de fief ou
Seigneurie du Sault-au-Matelot et on sait que c'est aujourd'hui la pro-
priété du Séminaire de Québec, dont toutes les bâtisses, ainsi que celles
de l'Université de Laval et autres dépendances se trouvant situées dans
ce fief.
C'est à ce coin de terre historique à plus d'un titre que le pionnier
de la colonisation dans la Nouvelle-France, Louis Hébert, a confié les
premières semences qui devaient lui donner ainsi qu'à sa famille le pain
de la vie matérielle. C'est ce même coin de terre que plus tard, vers
1668, Monseigneur de Laval acquérait de la veuve Guillaume Couillard,
fille de Louis Hébert, pour y établir son séminaire et substituer à la
culture des biens matériels qui y avaient été faite p8r Louis Hébert et