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254           ORIGINE DE LA PROPRIÉTÉ PRIVÉE
             des concessions de terres dans la Nouvelle-France: "nous lui avons donné
             pouvoir d'jcelles terres faire bail pour en jouir par ceux à qui elles seront'
             "affectées et leurs successeurs, en tous droits de propriété, à savoir: aux
             "gentilshommes et ceux qu'il jugera gens de mérite, en fiefs, seigneuries,
             "chatellenies, comtés, vicomtés, baronnies et autres dignités relevant de
             "nous etc."
                  Voilà l'origine de la propriété dans notre province-C'est en vertu
             des pouvoirs donnés par le roi à ses Vice-Rois, ou autres représentants,
             que les terres de la Nouvelle-France faisant partie du domaine de la Cou-
             ronne, sont passées dans le domaine privé des particuliers, par des con-
             cessions faites par l'autorité compétente aux différentes périodes suivan-
             tes de notre histoire.

                      1ère période-Avant la Compagnie des Cent-Associés.


                  Avant la compagnie des Cent-Associés, il n'y a eu que très peu de
             concessions de terres faites par les autorités, mais celles qui ont été
             faites ont un cachet historique tellement important qu'elles méritent
             d'être mentionnées.
                  La première concession de terre qui a été faite dans cette partie de la
             Nouvelle-France, qui est aujourd'hui la province de Québec, est la con-
             cession faite le 4 février 1623, par le Duc de Montmorency, alors Vice-
             Roi de la Nouvelle-France, à Louis Hébert, le premier colon Canadien.
             Cette concession lui fut confirmée le dernier jour de février 1626 par le
             Duc de Vautadour, Vice-Roi, comme en fait foi le titre cité ci-dessous:

                                    Au SIEUR LOUIS HÉBERT.


                  Henry de Levy, duc de Vantadour, pair de France, lieutenant-géné-
             ral pour Sa Majesté Très Chrétienne au gouvernement de la province
             de Languedoc, et vice roy de la Nouvelle France,
                  A tous ceux qui ces présentes lettres verront, salut:
                  Scavoir faisons que Louis Hébert, l'un des sujets et habitans au
             susdit pais de la Nouvelle France, nous a fait dire et remontrer que
             depuis plusieurs années il a souffert de longs et pénibles travaux, périls
             et dépenses supportées sans intermission à la découverte des terres du
             Canada et qu'il est chef de la première famille qui ait habité depuis l'an
             mil six cens jusques a présent, laquelle il a conduit, et même, avec tous
             ces biens et moyens qu'il avoit, à Paris, ayant quitté ses parents et amis
             pour donner ce commencement à une colonie et peuplade chrestienne
             en ces lieux et contrée qui sont privez de la connaissance de Dieu pour
             n'estre ec1airez de la sainte lumière, auxquels fins s'estant le dit Hébert
             arresté près le grand fieuve St-Laurent au lieu de Québec joignant l'habi-
             tation qui est entretenue par la société autorisée par Sa Majesté et par
             nous confirmée, il aurait par son travail et industrie assisté de ses ser-
             viteurs domestiques deffrichée certaine portion de terre comprise dans
             l'enceinte d'un clos, et fait batir et construire un logement pour luy,
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