Page 49 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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-On   se  sentirait  pas  chez  nous,  surenchérit  une  autre.
                                      -Qu'est-ce   qui  nous  empêche  de célébrer  Noël  ici  à  Terre-
                                  Haute,  demanda  Rose-Anna  d'une  voix  qui  était  presque  un  défi.
                                      - J'veux  bien,  répliqua  la  femme  à  Xavier  Cyr,  et  j'sus  prête
                                  à faire  ma  part  mais,  si y  a pas de prêtre,  ça s'ra  plutôt  triste,  vous
                                  pensez pas ?
                                      - Pour  célébrer  la  messe  de  minuit,  nous  pourrions  inviter
                                  François Landry,  le garçon  à  Mathias,  suggéra  Rose-Anna.  Profes-
                                  seur  de  catéchèse  à  la  polyvalente.  il  peut  se  libérer  facilement.
                                  Faudrait pas trop attendre.  Ben des curés ont besoin  d'aide  à Noël.
                                      -C'est   le  neveu  de  Philippe,  At-on  remarquer.  Pourquoi  ne
                                  pas  lui demander  de  s'en  occuper ?

                                      -Où  est-ce  qu'elle  aura  lieu  la  messe  de  minuit?  demanda
                                  Émérentienne  Babin,  la  sccur  de Pierre, vieillc  fille de profession  et
                                  ancienne présidente  des  enfants  de Marie.

                                      Dans  le  silence  qui  suivit  cette  intervention,  toutes  pensaient
                                  à l'église  fermée  depuis le  départ  de  l'abbé  Rioux,  le  dernier  curé.
                                  La  chauffer  en  plein  hiver,  c'est  quasi  impossible  :  il  manque
                                  plusieurs  vitres aux fenêtres.
                                      -Pourquoi   pas dans la  saUe  paroissiale ?  La nouvelle  liturgie
                                  n'est  pas  tellement  exigeante, dit Rose-Anna.
                                      -C'est   une  excellente  idée,  lansa  Émilie,  qui  s'était  libérée
                                  de  bien  des  tabous.  Dommage  qu'on  soit  éparpillé  dans les  rangs !
                                  On  aurait  pu  y organiser un  réveillon  pour  tout  le  monde.
                                      Quelqu'un  suggéra la  formation  d'un  comité qui préparerait un
                                  projet  facile  à  réaliser.  À pcine  avait-on  eummeneé  à  discuter  que
                                  la  porte  du  salon  s'ouvrit.  C'était  Eugène  Soucy  qui  venait  leur
                                  dire de  sa  voix  grinçante :
                                      -Celles   qui  veulent  retourner  avec  leu  mari,  feraient  mieux
                                  d'appareiller.  Y  en  a  déjà  un  de parti ...
                                      C'était vrai, mais celui-là n'wait  pas amené sa femme.

                                      Quand  Louis-Philippe  entra  à  la  maison,  vers  cinq  heures,  la
                                  table était déjà mise  et les couverdes des marmites  dansaient  sur la
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