Page 310 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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qui s'en mêlaient, massacraient sans pitié la langue de Sa
                                   Majesté Britannique, tandis que les enfants anglais, étant
                                   peu nombreux, parlaient le français aussi bien, ou aussi
                                   mal que nous, Je dois supposer que ce que nous prononcions
                                   br/ri cook devait être Pasll"y cook, pàtissier, artiste si appré-
                                   cié de tout temps du jeune âge, Quant aux deux mots, a lal1la,
                                   c'était peut-être notre manière de prononcer at/end ail,
                                   rendez-vous tous; nous en étions bien capables.
                                     l'vI ais revenons à nos moutons. J'avais à peine rejoint mon
                                   premier ami, qu'un autre petit polisson qui faisait rouler,
                                   à force de coups de bàton, un cercle de barrique aussi haut
                                   que lui et orné intérieurement de tous les morceaux de fcr-
                                   blanc qu'il avait pu y clouer, rérondit à l'appel en criant
                                   aussi cook! cook! Un troi~ième accourut ensuite en agitant
                                   entre ses doigts deux illlJ1lenses os de bœuf, castagnettes peu
                                   coùtcuses et très à la mode p,lfmi ces messieurs. Celui-ci
                                   criait: « Roule billot, la moelle et les o~ »: c'était un autre cri
                                   de ralliement. Comment me séparer d'une société si distin-
                                   guée? j'étais bien, à la vérité, un peu confus, humilié même
                                   de ne pouvoir taire ma partie dans ce charmant concert!
                                   D'ailord, les instrumcnls me manquaient, et je n'avais pas
                                   même acquis ce cri aigre, aigu, particulier aux gamins des
                                   villes, si difficile à imiter pour un petit campagnard récem-
                                   ment arrivé pafilli eux, Mais ces messieurs, pleins d'indul-
                                   gence, en considération des sous qu'ils me suçaient, ne se
                                   taisaient aucun scrupule de ill"admettre duns leur aimable
                                   société.
                                     J'avais malheureusement alors mes coudées franches, étant
                                   en pension cheL des étrangers; Illon père et ma mère vivaient
                                   à la campagne, et j'évitais avec grand soin, dans mes esca-
                                   pades, ceux de  IIIes parents qui demeuraient à Quéhec.
                                   Aussi étais-je, au bout de deux ans, maître passé dans l'art
                                   de jouer aux marhres, à la toupie, etc. La marraine, hélas!
                                   était le seul jeu dans lequel je montrais mon infériorité. 11
                                   fallait se déchausser pour bien faire circuler une pierre. en
                                   se balançant snr un seul pied, à travers un certain nombre
                                   de cercles trucés sur la terre; et ces messieurs, tant ceux qui
                                   marchaient assez souvent liu-pieds, que ceLlx qui ôtaient leurs
                                   souliers pour l'occasion, avaient un grand avantage sur moi
                                   en se servant, pour cette opération, des doigts des pieds avec
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