Page 308 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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cinquante-six ans, dans la rue de la cité de Québec qui porte
son nom.
Il tomba malade, à son retour de Montréal, dans une mai-
son de pension, et ne put être transporté chez lui. Tel père,
tel fils; ce sont les deux meilleurs hommes et les deux hom-
mes les plus vertueux que j'aie connus.
Monseigneur Plessis, son ancien compagnon de classe,
venait le voir fréquemment pendant sa maladie; et leurs lon-
gues conversations étaient toujours en latin, langue que tous
deux affectionnaient.
Je ne puis passer sous silence le fait suivant que nous ne
pûmes expliquer. J'avais constamment veillé monsieur Couil-
lard, avec son fils, pendant sa maladie; et, la nuit qu'il
mourut, j'étais encore auprès de lui avec son fils et feu
M. Robert Christie, notre ami. Lorsque le moribond fut à
l'agonie, je courus chez son confesseur, monsieur Doucet,
alors curé de Québec; il vint lui-même m'ouvrir la porte du
presbytère en me disant:
- Fâché de t'avoir fait attendre.
- Comment! répliquai-je, j'arrive à l'instant même.
- Mon domestique, fit-il, est pourtant venu m'éveiller, il
y a environ un quart d'heure, en me disant de me dépêcher,
que monsieur Couillard se mourait.
Etait-ce une hallucination produite par l'inquiétude
qu'éprouvait le prêtre sur l'état alarmant d'un malade qu'il
chérissait? Etait-ce l'ange de la mort, faisant sa ronde noc-
turne, qui s'arrêta au chevet du zélé serviteur du Très-Haut
pour lui envoyer une dernière consolation qu'il implorait?
Sa mission funèbre ne fut guère interrompue; car, à ces
mots sublimes prononcés par le prêtre: «Partez, âme chré-
tienne, au nom du Dieu tout-puissant qui vous a créée 1,.
cette belle âme s'envola au ciel sur les ailes du messager de
Jéhovah 1
(h) Cette note peut être utile à plusieurs personnes dans
certaines circonstances critiques.
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