Page 289 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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culotte, et l'autre pendue à son cou avec une chaîne d'argent,
complétaient sa toilette.
Je ne puis m'empêcher, en me séparant de cet exécuteur
dfS hautes œuvres, de rapporter un fait dont je n'ai jamais
pli me rendre compte. A mon arrivée à Québec, vers l'âge
d(~ neuf ans, pour ~lIer à l'école, on semblait regretter un bon
bourreau nommé Bob; c'était un nègre dont tout le monde
faisait des éloges. Cet Ethiopien aurait dû inspirer l'horreur
qu'on éprouve pour les gens de son métier; mais, tout au
contraire, Bob entrait dans les maisons comme les autres
citoyens, jouissait d'un caractère d'honnêteté à toute épreu-
VE~, faisait les commissions, et tout le monde l'aimait. Il y
avait, autant que je puis me souvenir, quelque chose de bien
touchant dans l'histoire de Bob: il était victime de la fatalité,
qui l'avait fait exécuter des hautes œuvres à son corps défen-
d~,nt. Il versait des larmes quand il s'acquittait de sa cruelle
besogne. Je ne sais pourquoi ma mémoire, si tenace pour
tout ce que j'ai vu et entendu pendant ma plus tendre enfan-
ce, me fait défaut, quand il s'agit d'expliquer la cause de cette
sympathie dont Bob était l'objet.
Mais je reviens à McLane. Un spectacle semblable ne
pC1uvait manquer d'impressionner vivement un enfant de
m:>n âge; aussi ai-je beaucoup réfléchi sur le sort de cet
hClmme qu'une partie de la population considérait comme
ayant été sacrifié à la politique du jour. J'ai fait bien des
rel:herches pour m'assurer de son plus ou moins de culpa-
bilité. Je pourrais dire beaucoup de choses sur ce sujet;
mais je me tairai. Qu'il me suffise d'ajouter que si, main-
tenant, un Yankee vantard proclamait à tout venant qu'avec
cinq cents hommes de bonne volonté, armés de bâtons dur-
ci!, au feu, il se ferait fort de prendre la ville de Québec,
le!. jeunes gens s'empresseraient autour de lui to humour him,
pour l'encourager à parler, lui feraient boire du champagne.
et en riraient aux éclats sans que le gouvernement songeât à
l'éventrer.
On a prétendu que MeLane était un émissaire du gou-
ve:rnement français; je n'en crois rien pour ma part. La répu-
blique française, aux prises avec toutes les puissances de
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