Page 288 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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Et, plusieurs jours même aprè~. le supplice, elles tenaient
                                  le même langage.
                                    Cette croyance, répandue alors parmi le bas peuple, venait,
                                  je suppose, de ce que des prisonniers français, condamnés
                                  au bûcher par les sauvages, avaient dû la vie à des femmes
                                  indiennes qui les avaient épousés.
                                    La sentence de McLane ne fut pourtant pas exécutée dans
                                  toute son horreur. J'ai tout vu, de mes yeux vu: un grand
                                  écolier, nommé Boudrault, me soulevait de temps à autre
                                  dans ses bras, afin que je ne perdisse rien de cette dégoû-
                                  tante boucherie. Le vieux Dr Duvert était près de nous;
                                  il tira sa montre aussitôt que Ward, le bourreau, renversa
                                  l'échelle sur laquelle McLane, la corde au cou et attaché
                                  au haut de la potence, était étendu sur le dos; le corps, lancé
                                  de côté par cette brusque action frappa un des poteaux de la
                                  potence, et demeura ensuite stationnaire, après quelques
                                  faibles oscillations.
                                     c TI est bien mort _, dit le Dr Duvert, lorsque le bourreau
                                  coupa la corde à l'expiration de vingt-cinq minutes; c il est
                                   bien mort: il ne sentira pas toutes les cruautés qu'on va lui
                                  faire maintenant 1_ Chacun était sous l'impression que la
                                  sentence allait être exécutée dans toute sa rigueur; que la
                                  victime éventrée vivante verrait brûler ses entrailles 1 Mais,
                                  non: le malheureux était bien mort quand Ward lui ouvrit
                                   le ventre, en tira le cœur et les entrailles qu'il brûla sur un
                                  réchaud, et qu'il lui coupa la tête pour la montrer toute san-
                                  glante au peuple.
                                     Les spectateurs les plus près de la potence rapportèrent
                                  que le bourreau refusa de passer outre après la pendaison,
                                  alléguant c qu'il était bourreau, mais qu'il n'était pas bou-
                                   cher _, et que ce ne fut qu'à grands renforts de guinées que
                                   le shérif réussit à lui faire exécuter toute la sentence; qu'~
                                   chaque nouvel acte de ce drame sanglant, il devenait de
                                   plus en plus exigeant. Toujours est-il que le sieur Ward
                                   devint après cela un personnage très important: il ne sortait
                                   dans les rues qu'en bas de soie, coiffé d'un chapeau tricorne
                                   et l'épée au côté. Deux montres, l'une dans le gousset de sa
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