Page 272 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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connaisse pour y construire une maison. La vôtre est vieille:
nous allons en bâtir une assez grande pour nous loger tous.
Je me charge de ce soin, à condition que j'aurai le droit d'en
occuper la moitié, ma vie durant; et, à ma mort, ma foi.
le tout vous appartiendra. J'ai fait vœu de rester garçon.
- Les hommes comme vous, fit Dumais, sont trop rares:
il serait cruel que la race vînt à s'en éteindre. Mais je com-
mence à comprendre qu'au lieu de songer à vous, c'est à
moi et à ma famille que vous pensez, et que c'est nous que
vous voulez enrichir.
- Parlons maintenant à cœur ouvert, reprit Arché; je
n'ai de vrais amis dans le monde que la famille d'Haberville
et la vôtre.
- Merci, monsieur, dit Dumais, de nous mettre sur la
même ligne, nous pauvres cultivateurs, que cette noble et il-
lustre famille.
- Je ne considère dans les hommes, repartit de Locheill.
que leurs vertus et leurs bonnes qualités. Certes, j'aime et
respecte la noblesse; ce qui ne m'empêche pas d'aimer et res-
pecter tous les hommes estimables, et de leur rendre la justice
qu'ils méritent. Mon intention est de vous donner le quart
de ma fortune.
- Ah 1monsieur, s'écria Dumais.
- Ecoutez-moi bien mon ami. Un gentilhomme ne ment
jamais. Lorsque je vous ai dit que j'avais ce que vous appelez
des peines d'esprit, je vous ai dit la vérité. J'ai trouvé le re-
mède contre cette affreuse maladie: beaucoup d'occupations
et de travail manuel; et ensuite faire du bien à ceux que
j'aime. Mon intention est donc de vous donner, de mon
vivant, un quart de ma fortune; gare à vous, Dumais: je
suis persévérant et entêté comme un Ecossais que je suis;
si vous me chicanez, au lieu d'un quart, je suis homme à
vous en donner la moitié. Mais pour parier sérieusement,
mon cher Dumais, vous me rendriez très malheureux si vous
me refusiez.
- S'il en est ainsi, monsieur, dit Dumais avec des larmes
dans la voix, j'accepte vos dons, que j'aurais d'ailleurs mau-
vaise grâce de refuser d'un homme comme vous.
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