Page 141 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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financières, non seulement ils vont s'empresser de s'acquit-
ter envers moi, mais aussi, s'il est nécessaire, de faire pour
moi ce que j'ai fait tant de fois pour eux. Que j'étais simple,
mon cher fils, de juger les autres par moi-même 1 J'aurais,
moi, remué ciel et terre pour sauver un ami de la ruine; j'au-
rais fait les plus grands sacrifices. Que j'étais simple et cré-
dule 1ils ont eu raison, les misérables, de se moquer de moi.
Je fis un état de mes créances, de la valeur de mes pro-
priétés, et je vis clairement que mes rentrées faites, mes
immeubles vendus, je n'étais redevable que d'une balance
facile à couvrir à l'aide de mes parents. La joie rentra dans
mon cœur. Que je connaissais peu les hommes 1 Je fis part,
en confidence, de mes embarras à mes débiteurs. Je leur dis
que je me confiais à leur amitié pour garder la chose secrète,
que le temps pressait, et que je les priais de me rembourser
dans le plus court délai. Je les trouvai froids comme j'aurais
dû m'y attendre. Plusieurs auxquels j'avais prêté, sans recon-
naissance par écrit de leur part, avaient même oublié ma
créance. Ceux dont j'avais les billets me dirent que c'était
peu généreux de les prendre au dépourvu; qu'ils n'auraient
Jamais attendu cela d'un ami. Le plus grand nombre, qui
avaient eu des transactions à mon bureau, prétendirent ef.
frontément que j'étais leur débiteur. Ils avaient raison, je
leur devais une bagatelle; mais eux me devaient des sommes
considérables. Je leur demandai à régler; on me le promit,
mais on n'en fit rien: on se plut, au contraire, à saper mon
crédit en publiant que j'étais ruiné et que j'avais le front de
réclamer des dettes imaginaires. On fit plus: on me tourna en
ridicule en disant que j'étais un fou prodigue. Un d'eux,
farceur quand même, qui dix-huit mois auparavant n'avait
conservé une place qu'il devait perdre pour abus de con-
fiance, que par les secours pécuniaires que je lui donnai et
dont le secret mourra dans mon cœur, fut intarissable de
verve satirique à mes dépens; ses plaisanteries eurent un succès
fou parmi mes anciens amis. Ce dernier trait d'ingratitude
m'accabla.
Un seul, oui un seul, et celui-là n'était qu'une simple
connaissance que j'avais rencontrée quelquefois en societé,
ayant eu vent de la ruine qui me menaçait, s'empressa de me
dire:
_ Nous avons eu des affaires ensemble: voici, je crois,
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