Page 126 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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aux Coudres. A leur arrivée, n'entendant aucun bruit dans la
cabane, il les crurent tous morts. Ils étaient néanmoins tous
vivants, mais épuisés. Ils furent bien vite sur pied, après
les précautions d'usage; mais ils promirent bien, quoiqu'un
peu tard, que leur première besogne en abordant une Île,
même en été, serait de mettre leur canot hors de toute attein-
te de la marée (a).
Mon oncle Raoul, après avoir longtemps parlé, finit com-
me tout le monde par se taire.
- Ne trouvez-vous pas, mon cher oncle, dit Blanche,
qu'une chanson, pendant cette belle nuit si calme, le long
des rives du prince des fleuves, ajouterait beaucoup au char-
me de notre promenade?
- Oh ! oui! une chanson, dirent les jeunes gens.
C'était prendre le chevalier par son sensible. Il ne se fit
pas prier, et chanta, de sa superbe voix de ténor, la chanson
suivante qu'il affectionnait singulièrement, comme chasseur
redoutable avant sa blessure. Tout en avouant qu'elle péchait
contre les règles de la versification, il affirmait que ces dé-
Luts étaient rachetés par des images vives d'une grande
fraîcheur.
CHANSON DE MON ONCLE RAOUL
Me promenant, sur le tard,
Le long d'un bois à l'écart,
Chassant bécasse et perdrix
Dans ce bois joli,
Tout li. travers les roseaux
J'en visai une;
Tenant mon fusil bandé,
Tout prêt à tirer.
J'entends la voix de mon chien,
Du chasseur le vrai soutien;
J'avance et je crie tout haut
A travers les roseaux,
D'une voix d'affection.
Faisant ma ronde,
J'aperçus en faisant mon tour
Un gibier d'amour.
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