Page 121 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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même de Québec, longtemps d'avance, pour faire la collecte
pendant la messe solennelle, célébrée en l'honneur du saint
patron de la paroisse. Ce n'était pas petite besogne que la
confection de ce pain bénit et de ses accessoires de cousins
(gâteaux), pour la multitude qui se pressait, non seulement
dans l'église, mais aussi en dehors du temple, dont toutes les
portes restaient ouvertes, afin de permettre à tout le monde
de prendre part au saint sacrifice.
Il était entendu que le seigneur et ses amis dînaient, ce
jour-là, au presbytère, et que le curé et les siens soupaient au
manoir seigneurial. Un grand nombre d'habitants, trop éloi-
gnés de leurs maisons pour y aller et en revenir entre la
messe et les vêpres, prenaient leur repas dans le petit bois
de cèdres, de sapins et d'épinette~ qui couvrait le vallon,
entre l'église et le fleuve Saint-Laurent. Rien de plus gai, de
plus pittoresque que ces groupes a~sis sur la mousse ou sur
l'herbe fraîche, autour de nappes éclatantes de blancheur,
étendues sur ces tapis de verdure. Le curé et ses hôtes ne
manquaient jamais de leur faire visite et d'échanger, avec les
notables, quelques paroles d'amitié.
De tous côtés s'élevaient des abris, espèces de wigwams
couverts de branches d'érable et de bois résineux, où l'on
débitait des rafraîchissements. Les traiteurs criaient sans
cesse d'une voi)( monotone, en accentuant fortement le pre-
mier et le dernier mot: A la bonne bière! Au bon raisin 1
A la bonne pimprenelle! Et les papas et les jeunes amou-
reux, stimulés pour l'occasion, tiraient avec lenteur, du
fond de leur gousset, de quoi régaler les enfants et la créa-
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Les Canadiens de la campagne avaient conservé une céré-
monie bien touchante de leurs ancêtres normands: c'était le
feu de joie, à la tombée du jour, la veille de la Saint-Jean-
Baptiste. Une pyramide octogone, d'une dizaine de pieds de
haut, s'érigeait en face de la porte principale de l'égli~e;
cette pyramide, recouverte de branches de sapin introduites
dans les interstices d'éclats de cèdre superposés, était d'un
aspect très agréable à la vue. Le curé, accompagné de son
clergé, sortait par cette porte, récitait les prières usitées,
bénissait la pyramide et mettait ensuite le feu, avec un cierge,
à des petits monceaux de paille disposés aux huit coins du
cône de verdure. La flamme s'élevait aussitôt pétillante, au
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