Page 179 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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180 LES ANCIENS CANADIENS
- Il Y a beaucoup de pauvres gens, continua Arché, qui
seront rrop heureux de trouver de l'ouvrage, surtout en leur
donnant le plus haut salaire. Vous comprenez, Dumais, que
je ne pourrai seul suffire à tout, et qu'il me faut un aide: que
, ferais.je d'ameurs le soit, sous la tente et pendant le mauvais
temps, sans un ami pour me tenir compagnie?
le chagrin me tuerait. C'est alors que
- Partons dès demain, s'écria Dumais, et allons visiter les
plus beaux lots, que je connais au' reste déjà assez bien.
- Merci, dit Arché en lui serrant la main. Mais qui
prendra soin de vOtre ferme pendant vos fréquentes absences'
- Soyez sans inquiétude là.dessus, monsieur: ma femme
seule pourrait y suffire, quand bien même elle n'aurait pas
Son frère, vieux garçon qui vit avec nous; jamais ma terre n'a
souffert de mes absences. Que voulez-vous, c'est comme un
mal, j'ai toujours, moi, préféré le mousquet à la charrue. Ma
femme me tance de temps en temps à ce sujet; mais, à la fin,
nous n'en sommes pas pires amis.
- Savez-vous, dit Arché, que voilà sur le bord de la rivière,
près de ce bosquet d'érables, le plus charmant site que je con·
naisse pour y construire une maison. La vôtre est vieille: nous
allons en bâtir une assez grande pour nous loger tous. Je me
l' charge de ce soin, à condition que j'aurai le droit d'en occuper
la moitié, ma vie dutant; et, à ma mort, ma foi, le tout vous
appartiendra. J'ai fait vœu de rester garçon.
- Les hommes comme vous, fit Durnais sont trop rarCll: il
serait cruel que la race vînt à s'en éteindre. Mais je commence
à comprendre qu'au lieu de songer à vous, c'est à moi et à ma
famille que vous pensez, et que c'est nous que vous voulez
enridùr.
- Parlons maintenant à cœur ouvert, reprit Arché; je n'ai
de vrais amis dans le monde que la famille d'Haberville et la
vÔtre.