Page 184 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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LES ANCIENS CANADIENS 185
- Pas pour le quarr d'heure, repartit José; j'en ai toujours
dans mon coffre, mais ça ne me le dit pas ce marin.
On commença à s'alarmer sérieusement, c'était un mauvais
symptôme.
-Je vais alors vous faire une tasse de thé, dit madame Jules,
er vous allez vous Uouver mieux.
- Mon Anglaise, reprit d'Haberville, croit que son thé est
un remède à tous maux.
José but le thé, déclara que c'était une fine médecine, et qu'il
se trouvait mieux; ce qui n'empêcha pas le fidèle serviteur de
prendre le lit le soir même pour ne plus le quitter vivant.
Lorsque le btave homme vit approcher sa fin, il dit à Jules
qui le veillait pendant cette nuit:
- J'ai demandé au bon Dieu de prolonger ma vie jusqu'aux
vacance.<; prochaines de vos enfants, afin de les ,'oir encore une
fois avant de mourir; mais je n'aurai pas cette consolation.
- Tu les verras demain, mon cher José.
Une heure après, de Locheill était sur la route qui conduit il
Québec et le lendemain au soir tout ce que le fidèle et alfec-
tionné serviteur avait de plus cher au monde entourait sa couche
funèbre. Après s'être entretenu avec eux pendant longtemps.
après leur avoir fait les plus tendres adieux, il recueillit tomes
ses forces pour s'asseoir sur son lit, et une larme brûlante tomba
Sur la main de Jules qui s'était approché pour le sourenir.
Après ce dernier effort de cette nature puissante, celui qui avait
partagé la bonne et la mauvaise fortune des d'Haberville
n'existait plus.
- Prions pour J'âme d'un des hommes les plus excellents
que je connaisse, dit Arrhé en lui fermant les yeux.
Jules et Blanche, malgré les représentations qu'on leur fit, ne
voulurent se reposer sur personne du soin de veillet auprès de
leur vieil ami, pendant les trois jours que son corps resta au
manoir.