Page 174 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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LES ANCIENS CANADIENS                                 175

          voici notre Nemrod écossais qui part, son fusil sur l'épaule,
          pour nous faire manger des sarcelles à souper; voyons si nous
          gravirons l'étroit sentier qui conduir au sommet du cap, aussi
          promptement que dans notre enfance.
            -  De tour man coeur, cher Jules; cours en avant, et ru verras
          que mes jambes canadiennes n'ont rien perdu de leur agilité.
            Le frère er la soeur, tout en s'aidant des pierres saillantes, des
          arbrisseaux qui poussaient dans les fentes du rocher, eurent bien
          vite monté le sentier ardu qui conduit au haut du cap; er là,
          après un moment de silence, employé à contempler le magni.
          fique panorama qui se déroulair devant leurs yeux, Jules dit à
          sa sœur:
            - Ce n'est pas sans dessein que je t'ai conduite ici: je désire
          t'entretenir privément sur un sujet de la plus grande impor-
          tance,  Tu aimes notre ami Arché; tu l'aimes depuis long-
          temps; et cependant, pour des raisons que je ne puis compren-
          dre, par suite de sentiments rrop exaltés qui faussent ron
          jugement, tu t'imposes des sacrifices qui ne SOnt pas dans la
          nature, et tu te prépares un avenir malheureux, victime d'un
          amour que tu ne pourras jamais extirper de ton coeur.  Quanr
          à moi, si j'aimais une Anglaise, et qu'elle réponc:lir à mes senti-
          ments, je l'épouserais sans plus de répugnance qu'une de mes
          compatriotes.
             Les yeux de Blanche Se voilèrent de larmes; elle prit la main
          de son frère, qu'elle pressa dans les siennes avec tendresse, et
          répondir:
             - Si tu épousais une Anglaise, mon cher Jules, je la recevrais
          dans mes bras avec toute l'affection d'une soeur chérie; mais ce
          que tu peux faire, toi, sans inconvenance, serair une lâcheré de
          la part de ra sœur.  Tu as payé noblement ra dette à la patrie.
          Ton cri de guerre «à moi, grenadiers! » électrisait res soldats
          dans les mêlées les plus terribles; on a reriré deux fois ton corps
          sanglant de nos plaines encore humides du sang de nos ennemis,
          er tu as reçu trois blessures sur l'autre continent.  Oui, mon
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