Page 183 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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                  Monsieur er Madame d'Haberville rassurés, après tant de
               malheur, sur l'avenir de leurs enfanrs, coulèrent des jours
   ,           paisihles et heureux jusqu'à la vieillesse la plus reculée.  Les
               dernières paroles du capitaine à son fils furent:
                  - Sers ton nouveau souverain avec autant de fidélité que j'ai
               servi le roi de France; et que Dieu te bénisse, mon cher fils,
               pour la consolation 'lue ru m'as donnée!
                  Mon oncle Raoul, décédé trois ans avant son frère, n'eut
               qu'un regret avant de mourir: celui de laisser la vie avant 'lUe
               son petit neveu eût embrassé la carrière militaire.
                  -  Il n'y a 'lu'une carrière digne d'un d'Haberville, répétait-il
               sans cesse, c'est celle des armes.
                  Il se consolait pourtant un peu dans l'espoir que son neveu,
               'lUi achevait de brillantes érudes, serait un savant comme Jui, cr
               que la science ne s'éteindrait pas dans la famille.
                  José, qui avait un tempérament de fer et des nerfs d'acier,
               José qui n'avait jamais eu un instant de maladie depuis qu'il
               était au monde, regardait la mon comme un événemeor assez
               hypothéti'lue.  Un de ses amis lui disaor un jour.
                  - Tu penses donc vivte aussi longtemps 'lue le défuor
               Ma-q'teue-Jalé fit le voisin,
                  - Plus longtemps encore, s'il le faut, répliqua José.
                  José tint parole pendant une douzaine d'années; mais il avait
               beau se raidir contre la vieillesse, en va'luaor à ses occupations
   •           ordinaires malgré les remontrances de ses maltres, force lui fut
               enlin de garder la maison.
                  Toute la famille s'empressa autour de lui.
                  - Qu'as-ru, mon cher José? dit Jules.
                  -  Bah! c'est la paresse, fit José, ou peut-être mon ,huma-
               tique,
                  Or José n'avait jamais eu aucune atta<jue de cette maladie:
               c'était un prétexte.
                  -Je vais vous appotter un perit coup d'excellente eau-àe-
               vie, dit madame Jules.
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