Page 172 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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XVIII
CONCLUSION.
Après le départ des convives, on vécut dans la douce intimité
de famille d'autrefois. Jules, que l'air vivifiant de la patrie
avait retrempé, passait une grande partie de la journée à chasser
avec de Locheill: l'abondance du gibier dans cette saison
faisait de la chasse un passe-remps très agréable. On soupait à
sept heures, on se couchait à dix; et les soirées paraissaient
toujours trop courres, même sans le secours des cartes.
Jules, ignorant ce qui s'était passé entre sa sœur et de Locheill
sur les rives du Port-Joli, ne laissait pas d'être frappé des accès
de tristesse de son ami, sans néanmoins en pénétrer la cause.
A toutes ses questions sur ce sujet, il ne recevait qu'une réponse
évasive. Comme il pensa à la fin en avoir deviné la cause, il
Ctut, un soir qu'ils veillaient seuls ensemble, devoir aborder
franchement la question.
- J'ai remarqué, mon frère, dit-il, tes accès de mélancolie,
malgré tes efforts pour nous en cacher la cause. Tu es injuste
envers nous, Arché, tu es injuste envers toi-même. Fort de ta
conscience dans l'accomplissement de devoirs auxquels un sol-
dat ne peut se soustraire, tu ne dois plus songer au passé. Tu
aS rendu, d'ailleurs, d'assez grands services à toute ma famille en
leur Sauvant une vie qu'elle devait perdre dans le naufrage de
l'Aug''''te, pour être quitte envers elle; c'est nous, au contraire,
qui te devons une dette de reconnaissance que nous ne pourrons