Page 168 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
P. 168
LES ANCIENS CANADIENS 169
[Le, chanlOn! continuetll] ,
Après le café, et le pousse-café de rigueur, toute la société
sortit dans la cour pour danser des rondes, courir le lièvre,
danser le moulin tic rac, et jouer à la toiletle à madame, Rien
de plus gai, de plus pittoresque que ce dernier jeu, en plein
air, dan.li une cour semée d'arbres. Les acteurs, dames et
messieurs, prenaient chacun leur poste auprès d'un arbre: un
seul se tenait à l'écart. Cbaque personl1e fournissait son con-
tingent à la toilette de madame: qui une robe, qui un collier,
qui une bague, etc. Dès que la personne chargée de diriger le
jeu, appelait un de ces objets, celui qui avait choisi cet objet
était obligé de quitter son poste dont un autre s'emparait immé-
diatement: alors, à mesure que se faisait J'appel des différents
articles de toilette à Madame, commençait, d'un arbre à l'amre,
une course des plus animées qui durait suivant le bon plaisir de
la personne choisie pour diriger le divertissement. Enfin, au
cri de «Madame demande toute sa toilette", c'était à qui
s'emparerait d'un arbre pour ne pas l'abandonner; car celui qui
n'avait pas cette protection payait un gage. Tout ce manège
avait lieu au milieu des cris de joie, des éclats de rire de toute la
société; surtout quand quelqu'un, perdant l'équilibre, embrassait
la terre au lieu du poste dont il voulait s'emparer,
Lorsque la fatigue eut gagné les dames, tout le monde rentra
dans la maison pour se livrer à des jeux moins fatigants, tels
que «La compagnie vous plaît-elle~, ou «Cache la bague,
bergère", ou «la cachette., «J'anguille brûle., etc. On
termina par un jeu, proposé par Jules, qui prêtait ordinairement
beaucoup à rire.
Les anciens Canadiens, terribles sur les champs de bataille,
étaient de grands enfants dans leurs réunions. Presque lOuS
étant parents, alliés, ou amis depuis J'enfance, beaucoup de ces