Page 76 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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Cependant, comme il y a toujours exception a la regie, certains mots perdent leur s,
sans se doter d'un accent
costusme=costume; coustume=coutume; plusme=plume;
Des lettres disparaissent sans remplacement
Plusieurs autres mots, aux dix-septieme et dix-huitieme siecles, trainent encore avec
eux des sequelles de leur forme originale latine. En voici quelques exemples: effet, du
latin effectus, s'ecrit dans Ie fran~s du dix-septieme siecle: effect; outre, du latin ultra,
s'ecriit oultre; reconnaitre, du latin recognoscere, s'ecrit recognoistre; avenir, du latin
advenire, s'ecrit advenir.
Comme on peut Ie constater par ces exemples, ces variations orthographiques ne
peuvent constituer un serieux obstacle au dechiffrement d'une ecriture. Pour plus de
sfirete, on pourra se r6ferer a la table des formes orthographiques des dix-septieme et dix-
huitieme siecles reproduites plus loin qui, sans l!tre exhaustive, donne suffisamment
d'exemples pour permettre de resoudre les eventuels obstacles.
LEIGREC
Le i grec que l'on represente sous sa forme y est souvent de nos jours remplace par Ie i.
Plusieurs mots que nous ecrivons avec un i, s'ecrivaient avec un y au dix-septieme siecle.
Ala lecture des actes anciens, on constate en effet que les scribes de cette epoque ont
l'habitude d'utiliser des y a profusion. II faut remonter loin dans Ie temps pour expliquer
cette habitude. Au treizieme siecle, les scribes emploient la lettre y comme lettre
decorative. L'y prend beaucoup plus de place dans Ie texte que Ie pauvre petit i et, de
plus, n'oblige pas une levee de plume pour poser Ie point Les praticiens prennent donc
l'habitude de remplacer les i par des y. Cette lettre s'ecrit d'ailleurs d'un seul trait en
ecriture cursive. Or, on sait que les ecrivains de pieces judiciaires a cette epoque sont
payes a la tllche. lis ant tout avantage a ecrire d'un seul elan sans lever la main. Mettre un
accent ou un point oblige a une levee de main qui occasionne une perte de temps. Voila
pourquoi, ils preferent employer I'y a la place du i. Beaulieu citant Mermet constate ace
sujet: « nous Ie mettons ... (I'y) a la fin des mots: comme loy, foy, roy, quoy, moy,
transy et tous autres, hormis en ces mots qui, si, aussi, ainsi, » (2).
Nos scribes n'echappent pas a cette habitude, voila pourquoi on retrouve tant de y dans
leur ecriture. Plusieurs I'emploient ml!me dans les mots: sy, ny, cy, aussy, ainsy, et
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