Page 74 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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LES LETIRES ErYMOLOOIQUES
On sait que la langue franyaise est directement issue de la langue latine. Cependant, Ie
latin ne se prononce pas de la meme fayon que Ie franyais et par consequent, on n'aurait
pas dil ecrire les mots fran\=ais d'origine latine selon la graphie latine. Toutefois, au
seizieme siecle, la langue savante est Ie latin. Son influence s'avere tres grande et
beaucoup de gens prononcent Ie latin selon l'ancienne methode et ont egalement tendance
a ecrire Ie franyais selon les formes latines et y multiplient les lettres etymologiques ou les
consonnes superflues.
Cette fayon de faire existe toujours aux dix-septieme et dix-huitieme siecles au moment
oil nos notaires redigent leurs actes. Voila pourquoi on retrouve de telles formes des les
premieres lignes des actes notaries. Ainsi, selon la formule habituelle de ces contrats, on
lit en deuxieme ligne: «tesmoins soubzsignes ». Ces deux mots subissent dans
I'orthographe du temps l'influence du latin Le mot« temoin» s'affuble d'un s de trop,
pendant que Ie mot « soussigne» s'embarrasse d'un b et d'un z qui prend la place
d'un s. Si on poursuit notre lecture, on decouvre rapidement une foule de mots
surcharges de lettres etymologiques, par exemple: tousjours, scavoir, coste, sainct,
contract, feste, mesme, estude. La liste se prolonge ainsi a profusion.
Non content d'ecrire de la sorte les mots d'origine latine, on se permet meme d'ajouter
des lettres a certains mots qui, selon leur etymologie, ne doivent pas en avoir, par
exemple: esglise, esgal, escuser, etc. Ces lettres superflues n'existent plus dans notre
orthographe parce que, depuis cette epoque, en 1740, l'Academie franyaise impose les
accents qui viennent en remplacer un bon nombre.
Ce que les accents ont donne
II ne faut pas croire que les accents et les regies qui en regissent I'emploi aujourd'hui
furent definis en quelques mois. En realite, il s'est ecoule quelques siecles entre
I'al'parition des accents en franyais et les regles definitives de leur utilisation. On doit a
l'invention de l'imprimerie I'introduction de I'accent aigu. Dans son volume: Histoire de
l'ortlwgraphefranr;aise, Charles Beaulieu ecrit: «C'est a notre avis, par les editions
aldines de textes latins oil nous avons reieve des accents des 1505, et par les Institutions,
que les humanistes franyais ont appris cene accentuation. » (1)
Le meme auteur declare qu'en 1540, l'accent aigu n'est employe que sur l'e ferme a
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