Page 81 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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Giffard a promis de leur donner chacun, deux cents arpents de terre. Robert Giffard
soutint, avec gain de cause, qu'il avait promis « de leur donner ii. chacun d'eux, cent
arpents de terre. »
Cet exemple nous permet de constater comment dans ce cas, il aurait ere important que
Ie notaire mette un apostrophe au mot deux, pour faire d'eux et Ie fasse suivre d'une
virgule. Un autre exemple cocasse celui-Ia nous convainc que dans certain cas, seul Ie
contexte peut nous permettre de comprendre la situation. Ainsi, dans Ie contrat de mariage
de Jacques Houde et de Marie Beaudet, Ie 6 octobre 1686, Ie notaire Gilles Rageot €erit
sans menre la ponetuation neeessaire:
«C'est a scavoir cent francs dans Ie mois de novembre prochain et une
vache en vie avec ses habits de nopces et autres.»
Voici en terminant en ce domaine un autre exemple oil la virgule aurait ere la bienvenue
apres Ie mot communaut€: « sera loisible a la ditte future espouse de Renoncer a la ditte
future communaute ce faisant reprendre tout ce qu'elle aura apporte au dit futur
mariage. » Un accent sur Ie mot apporte n'aurait egalement pas fait de tort.
LES MAJUSCULES.
S'il n'existent pas de regles precises pour la ponctuation, il n'y en a pas plus pour
I'emploi des majuscules aux seizieme et dix-septieme siecles. Alors que certains €erivent
les"noms et les prenoms avec des majuscules, d'autres ne s'en soucient pas. On utilise
sans raison apparente la majuscule au beau milieu des phrases, un peu au gre de sa
fantaisie et de ses habitudes. De la mi!me maniere qu'on se sert de la lettre y pour decorer
les pages, on utilise a profusion la majuscule, surtout a I'epoque oil les greffiers sont
payes tant de la ligne. Un auteur nomme Palliot tente, au seizieme siecle, d'enumerer les
categories de mots qui doivent s'€erire en commen,<ant par une lettre capitale. Charles
Livet lui repond qu'il eut mieux fait de mentionner les mots qui ne prennent pas de
majuscules.
Cette f~on de faire se manifeste en particulier dans les grosses ou en d'autres terrnes
dans les copies de documents. Les scribes en profitent pour enjoliver les lettres et
notamment celles du debut des documents, comme les moines Ie font pour les divers
textes de la Bible, avant I'invention de I'imprimerie. Cette habitude se prepetue mi!me
chez les notaires. En voici quelques exemples extraits de nos notaires.
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