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finir ; jay remis dans son tems a M le comte de la Galissonniere une coppLc
du memoire d'observations. en Lorme de lettre, sur les limitten de l'acadie, il
m'en parut trer eontent, et me dit en riant qui1 se doutoit de qui je le tenois.
On ma mande de Louisbourg el; de l'acadie que les acadiens francois qui
sont encore dans la peninsule, sous 1;a domination des anglois, vous solicitoient
fortement Monseigneur pour leur envoyer des PrBtres, et mm des Enclaves et
le Chauvrewr, qui sont encore parm:, eux, m'en ont demandé eux memes, mails
je suis chargé de vous mander sur cela l'esprit et les vues de la cour qui sorit
quon y laisse ceux qui y sont, qu'on leur nirive d'une maniere vague, saris
leur faire envisager qu'on n'cst pas dans l'intention de leur envoyer des secours,
de peur d'aliarmer et d'effrayer les acadiens frsnrois restés dans la pcnineule. . .
Il me par0 quon etoit bien plus ocf:upé a en fournir a ceux qui levoicnt evk
euée, dans l'idée que les pl$trm qu'on enverroit a ceux qui y sont encore. lie
fissent que les y retenir, e'est m8oie la reflexion qu'en a fait faire a la eour
M. 1.e Loutre, qui vous l'aura sans doute communiquée ; maw il seroit dangr-
reux de s'en ouvrir avec M. des Brielaves et M. le Cbsuvreux de peur que les
lettres ne fussent interceptées, ou que pa? indiscrétion ils ne les communiquau-
sent aux acadiens francois. ce qui les decourageroit beaucoup et les porteroit.
peut etre, a se livrer aux anglois.
Je crois Monseigneur que vous etes instruit de l'embaisq ou M. Le Loutre
s'est trouvé sur la fin de l'année ilerniere pour la subsistance de ses familles
francoises et de ses sauvages, ee qui la determiné a diviser les derniers, a en
envoyer une partie sejourner chés vous, et l'autre ir 18 lieues du fort de Beiiu-
sejour. a Tagamicouelie.
II a eté obligé de faire des emprunts considerables de munitions de bouclmes
sur ses propres billets, et d'apres les ordres mémes de M. Bigot, a qui il s ,plu
de les faire convertir d'abord en lettres de change, et ensuitte en hillets c~ou-
rants et payables su porteur, qui ne sont gu&re du gout de ses pauvres habi-
tants, et qiii peuvent leur etre tre!r prejudiciables.
De vous a moy Monseigneur, M. Bigot me paroit un homme un peu leger
et prevenu en faveur de son opinion, mais Les representotions que jay faites a
la cour sur non systeme, m'ont priru faire impression. Nous avons affaire a un
ministre qui ayme le vray ct donne envie de luy dire la verité par I'aceneil qui1
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luy fait, et a ceux qui la luy disent, je crois avoir quelque part dans son amitié
et sa confiance, et je puis vous issurer Monseigneur, que vous en avés une
bonne dans sa veneration ; on vow envois M. Duaueue oour remolacer M.
de la Jonquiere, je crois que le lPr sgira un peu plus par luy mPme que le second,
et que M. Bigot ne tiendra pas si aisement la manivelle du gouvernement. et
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il ny aura pas graud mal, on n'approuve par trop iey l'entreprwesur les miamu,
voisins du rletroit. Dien veuille quelle n'ait pas de facheuses suittes.
Vous ne me paroissés pas content des recollets de Louisbourg Mo~iaei-
gneur, jay i'honneur d'en pensi:r comme vuus. M. le comte de Reymont ,
presentement gouverneur de Loiiisbourg en est tres mal edifié, jay et& forcé
d'en porter des plaintes moy même a la cour, voyant que le Provincial de
bretagne ne se donnoit pas même la peine de faire rrl>uose a mes lettres.
c'est un etourdy qui i eié luy ms?me commisssire a Louisbourg et qui en it eté
rappel6 pour mauvaise condiiitie, jay l'honneur de vous envoyer coppie du
menioire que jay donné a M. Rouillé sur la mission de Louisbourg. II eiu est
fort meeontent et il en ecrit fortement au provincial. II serait a souhaiter