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ARCHIVES  DE QUEBEC                     333

                        Monseigneur,  que  comme  vous  le  dites,  la  cour  voulut  etabiir  a  Louisbourg
                        des  Pretres  seeuliers  en  plaee  des  recollets,  et  quon  ne  garda  de ces dernien
                        que ce quil en faudroit pour  les places  d'aumoniers  dans les garnisons,  ce sont
                        ks saula postes  quils  puissent  remplir'  encore fsudroit-il qu'ils  fussent veillés
                        de  près.  et #OU8  la  coupelle rlc  M.  Le  Loutre,  car  javois  deja  port6 le même
                        jugement  qur  vous  de M.  Maillard  Monseignïur,  il  a le mecontentement  vif,
                        l'autorité  molle,  point  rl'egalit6  dans  la  fcrmeté,  ce  qui  fait  qu'il  n'y  a  qu'a
                        l'attendre,  et lug montrer seulement I'esperanee rie ce quil clcsire, il loue comme
                        il blame,  peut  etrc pas  Svec assés de mesure et proportion. peut  etre manque
                        t'il  d'une  certaine  dignite  personnelle,  qui  attire  la  consicleration  et  ne  nuit
                        pas  a  l'autorité  ; malgré  cela  c'est  un  St et  vertueux  eclesiastique  qui a  du
                        zele  et des  talents  et  qui est  d'iinr  grande utilité  dans  le poste  qui1 remplit,
                        et en luy le  mal,  ou  plutbt  le  deffaut  des  qualités  qui  lui manquent, est  bien
                        plus  que compensé par les bonnes qualités qiiil a.
                            Vos  pauvres  filles  de  la  eongrcgation  de  loiiisbonrg  sont  toujours  trea
                        mal,  malgré  tout ce que  je  fais.  oit  di,  moins  tout  ce  que je  tente,  pour IPJ
                        mettre  mieux,  j'espere  cependant  g  reussir,  surtout  avec  le  secour  de  M. le
                        Gou~serneur actuel  qui aime  la  religion  et tout  ce  qui  y  a rapport,  ainsy  je
                        les  encourage  tant  que je  peux  pour  les  soutenir,  ear elles sont d'une  grande
                        utilité dans la colonie.
                            Je reviens  encore  aux  recollets  de Louisbourg  dont jay eul'honneur dans
                        vous  parler  dans  l'article  preeedent.  je  compte leur  ecrire  par  lee  1"   vais-
                        seaux et quils n'auront  pas si bon marché de moy  que de M.  Maillard
                            Me voila  enfin  arriv6  a  mon  petit  troupcnu  particulier  et  privilegié  de
                        mon emur.  Vous entendés bien  Monseigneur,  que c'est  de la Louisiame dont
                        je  vas avoir l'honneur  de vous  parler.
                            Mes  bonnes  et S""rsu1ines   font toujours  trcs bien,  quoyque faibles en
                        nombre, elles sont fortes en rele, mais je erains bien quelles ne perdent inoe~aam'
                        leur  superieure qui ne pourra  jamais  etre remplacée  surtout par la sculle  qui
                        puisse  luy  succeder,  elle  me  paroit  iin  peu  inquiete  et  avoir  la  t4te  un  peu
                        chaude,  elle m'ecrit  cette année, non une lettre, mais des volumes sur le mareh6
                        qu'elles  ont fait a  la  fin  de  1754 avec  M.  Le  Xormant  pour  l'entretien  ile
                        I'hopital de la  nouvelle  orleans,  je  scay  bien  quelles y  perdent  et qui1 y faut
                        remedier, mais ee ne sera pas par la  voye  quelle  me siiggere, je  compte méme
                        luy laver la téte sui sa simple proposition,  quand ce ne seroit que de me l'avoir
                        faite  sans  la.  participation de sa superieure, et d'etre entrée dans  une  contesta-
                        tion  entre le  commissaire  ordonnateur de cette colonie,  et le  medecin  et chi-
                        rurgien de I'hopital.
                            Ces bonnes filles sont rebaties,  et cependant point eneore logdes. D'ailleurs
                        point de cuisine dans le corp de leur batiment, qui de lug méme est un pu petit
                        el na  pas aas6s de eheminées  ; clles ne sont point encore cloftrdes, j'en  poursuis
                        la demande tant que je  peux.
                           J'espere  reussir eette année a leur faire accorder la permission  de la petite
                        acquisition  quelles  sollicitent  depuis  tant  d'années,  et  qu'elles  diaent  (d'elles
                        a  tnoy)  devoir leur etre si profitable.
                           Des trois  sujets quon leur  envoya l'année  derniere, une  est devenue  inu-
                        tile, e'est  ce qu'on  ne  peut  pes  prevoir.  Je compte  en faire partir trois  cette
                        année, dont l'une  est eonverse et demandée  awc instance.
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