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ARCHIVES I>E PUEBEC 335

cependant quelques sujets de plus, comme aux Capucins, pour aumoniers
dans les n~uvelles garnisons quon aura etablies cher eux, mais je n'en suis point
inquiet.
Vous aurés scû sans doute Monreigneur, Ic.: mouverneris qui ont et6
excités dam la nation illinoise. par celle des miamis, voisine du detroit depuis
qu'on a frnp6 sur elle pour la punir des reponses peu mesurées qu'elle avoit
faite au commandant du detroit . ÇPI derniers ont envoyC depuis des (le-
putés avee un eolier, signal d'aliance aux illinois, pour les attirer chés eux sii
conseil des anglais, sur le pretexte de propositions favorables a leur faire de
la part,des traiteurs auglois pour la traite de L'esu de vie et des autres choscs
qui leur sont necesaaires. . . c'estoit le motif aparent et il n'est pas donteur
quil en avoit un secret, fort different et peu favorable pour nous. voila
Monseigneur l'inconvcnient de souffrir <les traiteurs nnglois sur nos terres et
parmy les nations sauvages qui nous sont affidées et alliées.
Il y a encore cies mouvemens du cbti. des Teactas (Tchactas), nation consi-
derable qui etoit r~slée divisée Jcpuis lagucrre des Natchcs et des 'rebicachas, en
1729 jusqu'en 1733, même 1734. La nation des Teactxs vient de faire la
paix entre elle et de se reunir, et pour signe reconciliation ils ont 1' envoye
une Deputation au Gouverneur de In colonie, 2' ils ont eté fraper sur le reste des
Tehieachas, ce que les anglais ne manqueront pas de nous imputer pour
soulever contre nous les nations voisines.. . II y a deja beaucoup de mouve-
ment aux alibamons. aux arkansss Talapouche &ï, et si de nation en nation
cela venoit a s'rtendre et a gagner jusqu'aux mianiia, ccla nouq donneroit du
61 a retordre. et c'est toujours le niéme ineonvenient qui resulte de la facilité
quc nous avons de souffrir rlex traiteurs nnglois sur nus terres, rappel6s sur
cela Monseigneur, ce que jay eu l'honneur rle vous dire. de la msniere dont
nous faisons la traite de Veau [le vie avec les nations sauvages dans nos colo-
nies, et vous en concluerés avec moy 13 necessité de la modifier, de la rectifier
et iie la reformer, ou avee le secour du aysteme que je proposc, ou sur tout
autre. si on le trouve ineilleur, pour pe6 qui1 tende au meme but, ct quil pro-
duise le mCme effet ; car je ne tiens point a mes idhes.
La mission des tamaroi9 est reduite n un bien pïtit pied Monseigneur,
vous scavés que cette missioii depend di, seminaire de Quebec qui y n iin tres
han etablissemcnt, ellr. n'est eomposée que de trois niissionnaires, qui sont hl.
Mercier qui cn est le grand vicaire, M. Gagnori et M. 1,aurciit. j'mris tous
Ics ans au premier qui me repond fort exaetcment, et qui est un tres grand
sujet. je iie seay pas qucllc correspondance entretient avec eux le seminaire
de Quebec, mais ce dont je suis certsin, c'est que oeluy des missiuns etrangeres
de Paris n'en a que tres peu ou presquc point, et qui1 y a plus de 16ans qu'on
n'a envoyi' aucun sujet dans ccttc mission, j'ignore même si on ecrit a eeux
qui la composent, c'est apparemment dc rrt abandon qu'est né le deperisse-
ment de eette mission, qui n'cst plus eomposée que d'un tres petit nombre
de familles franpaises, et faute de mhsionnaires pour suivre les sauvages quand
ils s'ecartent, soit pour lcur pêche et leur chasse, ou pour leur traite avec les
aiiglois, ils si livrent et nous abandonnent, et ce sont autant de nations ennemies,
de I'etzt par la desertion, et de le religiun par L'apostasie, c'est icy un beau
champ de reflexions que sans doute on ne fait pas et qiii rn'effrnyciit quand
j'y pense pour eeux qui le devroient faire.