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ARCHIVES DE QUBBEC
les faire paier de ce qui leur est du, et meme s'il etoit possible leur avancer
pour les tirer d'embarras, l'année 1746 de leurs pensions et de celles de leurs or-
phelines.
Eues demanderoient, i:n sus quatre graces.
La première que comnie M. Le Normand les menace de les faire suprimer
Le Roy voulut bien leur accorder des lettres patentes pour assurer lcur etat.
La seconde. que comme les années impaires de leurs pensions, et de celles de leurs
orphelines, leurs sont paiees a la Nouvelle Orleam en billets sur lesquels eues
perdent beaucoup, Le Roy voulut bien les faire payer, en France. pour les
années impaires comme pour les années paires.
La troisième que conime lcurs batiments tombent et menacent d'une
ruine prochaine, Le Roy voulut bien les leur faire rebatir.
La quatrieme, enfin que sa Majesté voulut bien leur permettre de faire
l'acquisition énoncée dans le memoire cy joint dont elles ont presente le double
a M. de Vaudreuil gouverneur de la colonie et a M. Le Normand commissaire
ordonnateur qu'elles ont suppliés de certifier ou de contredire la justice de leur
demande sur laquelle elles esperent que vous voudrés bien lcur etre favorable
Monseigneur.
Voila a peu pres ce qu'il y a d'essentiel ou du moins de plua important
dans les différentes lettres que j'ay recues.
Le pere de Vitry jesuile me parle dans aa lettre d'un nouvel arrangement
qu'il a fait pour sa mission en mettant six missionnaires aux Illinois et quatre
aux Tchactàs, mais comme il me mande que cet arrangement a été fait de
concert avec M. le gouverneur, il y a lieu de croire que c'est pour le plus grand
bien de la colonie. d'aiileur,i toute mon attention a toujours été d'inspira aux
missionnaires d'agir de concert avec les personnes qui sont revetus de I'autoritb
du Roy, dans les colonies oii ils sont. Le memc pere de Vitry jesuite superieur
des Ursulines et qui pour cet effet reside a la Nouvelle Orleans me mande que
ses religieuses n'ont rien rcgu de France depuis 1743 et eela est dncord, a peu
de choses prhs. avec I'exporé du pere Charlevoix qui ma dit qu'elles n'avoient
requ que la moitié de 1743, mais qu'il avoit parolle d'etrc bientot pai6 du restant
de 1743 de 1744, aiesy il ne resteroit plus que l'annbe 1745, et l'avance qu'il
demandroit si ii osoit de l'rinn6e 1746 seul moien, dit-il, de faire honneur aux
lettres de changes qu'on a tirées sur luy.
S'il m'estoit permis dc demander une grace pour ces pauvres filles ce seroit
que leurs pensions et celles de leurs orphelmes leur fussent payées en France
tant pour les ann6es impaires que pour les années paires et alors je pourrois
veiller plus surement sur ce qu'on rc~it et sur ce qu'on paie pour ellea en
France ce qui leur eviter0i.t la confusion ou ellcs sont tombéea et d'ouilaht6
d'autant plus difficile de les tirer, que M. Le Normand leur a refusé de leur
viser I'etst que leur avoit accordé M. le Tresoricr de la Marine de la Nouvelle
Orleans pour constater ce qu'elles avoient reçu et ce qui leur etoit du.
Je ne veux pas juger M. le Normand, mais je soupconne par les differentea
lettres que j'ay reçües qu'il est prevenu contre ces bonnes religieuses jecrains
qu'il ne soit egallement contre les jesuites par le sejour qu'il a fait faire pendant
six mois a M. Laurent pretre missionnaire des Tamarois et du haut des Illinois
a la Nouvelle Orleans appwement pour y desservir I'hopital.
Ce seroit un pand malheur si la division s'alloit mettre dans cette colonie
au point ou je l'ay vue. D'ailleurs en faisant descendre a la Nouvelle Orleans