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LETTRES ET MÉMO~RES DE L'ABB~C DE L'ISLE-DIEU
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LETTUE À M" DE PONTBBIAND - (1" MAI 1742)
Monseigneur,
Il s'est passé bien des ehoses depuir votre <Iépnrt de france pour Quebec ;
je me suis conformé aux derniers ordres que vous m'aves envoyés pour la
Nsur orléans je ne puis eneore vuus dire quel effet ils auront fait sur l'esprit des
capucins de cette Colonie ; je crois qu'ils n'en auront pas été contents, si j'en
juge par la manière dont les regarda d'abord leur provincial de champagne
qui en écrivit à M. le Comte de Maurepas, qui pour toute réponse CcFivit ou
6st éerire au père pruvineial que M. i'éveque de Québec n'étant par en france
il y avoit laissi: un vicaire g"' Q qui il falloit s'adresser. cette démarche du père
provincial. ct le mauvais sueda qu'elle eut auprès de M. de Maurepas l'obli-
gèrent de se replier vers moy, et d'un air de suppliant. quoyque M. le Comte
de Maurrpns eut cu la bontt <le me faire part des démarches qu'inutilement on
avoit faites auprès de lu) je feignis de n'en rien s~avuir, et quo? qu'on nic de-
mandat grace pour les capucins dc la nouvelle orléanu j'ay tenu bon, disant
que je poiivnis la solliciter ; mair non pas l'aecarder. et que pour cette année
il falloit que Ics choses rmtassent comme vous les avies rkgl6er. que je ne pou-
vois y ririichauger ; mais que j'offrois de solliciter auprès ile vous. Monseigneur,
le rétablisremcnt iles premiers arrangcmentc quc voua avies faits, et par les-
quels vous aviez dktrrminé et fixé i'étrnduc de chaque mission sans qii'aucun
ordre pust nnticipcr l'un sur l'autre en sorte que Ir siipérieur des prêtres sécu-
liers fust grand vicaire des autres protrea séculiers, le sup6rieur des jbsuitea
grand vicaire des jésuites et le gardicn <les capucins grali<l vicaire des capucins.
chacun dons I'étcnclue de aa mission. selon quc vous l'avics limitée.
Je me suis engagé Bfo~iaeignçur à solliciter auprès de vous l'exécution de
ce premier arangement ; mais pr6alableincnt à toiit. j'ap exécutéledernier qui
doii~ie la jurisdiction aux jésuites sur les capucins. nous nous sommes concer-
tés le père provincial et uiop ; je l'a7 d'ahor<l convaincu de la réalité des sujets
dc plainte que vous avoient donné les capucins <Ic NLLa orleans: en conséquence
nous lcur avorir 4cri le p. provincial et mox cles lettres très fortes, en leur
iiotifiant les mesures que vous nvies été forcé de prendre. j'ay communiqué
mes lettres au phrr provincial ct il m'a comrnuriiqué les sienncs ; il a de plus
fait partir ou niois <le janvier un uauveau supéricur pour aller mettre la réforme
parmy ses religieux ; dans ma lettre aux jésuites jc les exhortc B en bien user
avw., les capucins, et dans ma lettre aux capucins je les exhorte h mc fournir
les moyens d'obtenir dc voua leur retablissement hlonseigrieur. J'sttends
par le premier retour des vaisseaux des nourrlles rle l'effet. qu'auront produit
mcs lcttres et celles du p. provincial, et si le succès en est heureux Monseigneur.
je crois que vous serb contrains de faire usage des premiers arangernents