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Elles me paroissent dans un grand baoin de secours. A en juger par leur
lettres M. LeNormand commissaire ordonnateur de cette Colonie 1- traite
fort mal, et lw tracasse beaucoup sur l'administration de l'hopital, dans la-
quelle, il les xcuse d'avoir malversé quoy que sur leur exposé il soit tres facile
de les justifier, du moins a en juger par les moyens qu'elles proposent pour
eclairer leur conduite, en compulsant les registres de leur administration
qu'elles ne demandent pas mieux que de produire, et d'exposer à l'examen et
a la critique de qui on voudra leur nommer pour commissaire.
Par toutes les lettres que je recois de cette eolonie ces bonnes religieuses
paroisscnt y rendre de tres grands services, tant pour le soin des malades de
l'hopital, que pour i'édueatiou des orphelines, et I'instruction des enfaus de la
colonie qu'on envoye dans leur Classes d'externe, aussy bien que les negresses
qu'elles instruisent separement quoy que ces bonne5 et saintes religieuses ne
aoient qu'au nombre de douze.
Un préjugé bien fort et bien favorable pour elles, c'est que depuis quatorze
ans que j'ay soin du Spirituel de cette Colonie il ne m'en est jamais revenu que
des louanges et que les Capueins ont Pté les seuls qui les ont traeassé sur le
pretexte du conflict de jurisdietion avec les Jesuitei' ee qui n'a plûs et? lieu
depuis que j'i ay remedié.
A Dieu ne plaise que je veuille imputer a M. Le Normand d'agir par hu-
meur on par antipathie mais il me paroit bien etonnant que M. de Vaudreüil
dont ces bonnes religieuses se louent beaucoup, leur fasse journellement du bien.
que d'ailleurs M. de Salmon qui leur en faisoit egallement n'ait jamais reconnu
de leur part aucune mauvaise administration, et que M. Le Normand les accuse,
veuille même sans les entcudre les declarer convaincues d'avoir spolié l'hopi-
tal, c'est a vous, Monseigneur a verificr les plaintes qu'on fait d'elles, et a en
juger; si elles sont innocentes comme je le crois, elles n'en seront que plus dignes
de vos bontés, de votre proteetion, et des graees de la cour dont elles ont grand
besoin. Voicy, Monseigneur, ce qu'clles demandent.
Si le pere Charlevoix Jesuite et procureur ile cette colonie, pour elle et
pour ses eonfreres n'a rien reru du Trésorier de la marine pour elles depuin le
13 Ob'" 1716 Il leur est du
pour 1743. ............................. 57.51' 10'
pour 1744. .............................. 7961 ....
pour 1745 .............................. ,7964 ....
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21,679' 10'
Il y a toute aparence que le pere Charlevoix a recu quelque chose sur ees
21679' 10' mais quand la totalité leur en seroit due ; Elle? seroient encore
bien eloignPes d'etre au pair par les sommes eonsiderables qu'elles ont été obli-
gées d'emprunter.
1" Pour remettre au Trésorier de la marine de la nouvelle Orleans par
ordre de M. Le Normand 9000' qu'elles y avoieut recues, eroyaut les y pouvoir
toucher.
2* Elles ont été ohligées d'acheter 24 têtes de nègres pour le prix de
300001 pour lesquelles elles out donné des lettres de ehanges, sur le pere Char-
levoix Jesuite qui ne peut y faire honneur a moins que la cour ne veuille bien