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ARCHIVES  DE QURBEC
                         dans cette colonie sont revetus  de L'autorité du  Roy j'ai  toujours agi de con-
                         cert avec eux,  et outre que je  le devois et  que ma fa~on propre  depenser m'y
                         portoit  je  m'en  suis d'autant  mieux  trouvé que Le  peu  de bien  que j'ay  fait
                         dans cette Colonie n'a  reussy que par  eux et que par la je  les  ay interessés  au
                         soutient et a 1.8 protection  des missionnaires et même de la religion.
                             Dieu repaud  sa benediction  sur cette Colonie en vous impirant  Monsieur
                         d'y  plaeer  Les  sujets  que vous y  mettes.  M.  De Vaudreuil  y  fait  des  biens
                         immenses,  toutes Les Lettres que j'en  recois sont pleines  de ses eloges et il me
                         paroit  qu'il  n'y  sert  pas  moins  bieu  la religion  que  L'etat; je suispenetré de-
                         dification  en  voyant  Les  details dans  Lesquels  La  bonté  de son eceur  le fait
                         entrer a  En juger  meme  par  Les  Lettres qu'il  me fait L'honneur  de m'ecrire
                         il est actuellement  occupé a prendre des mesures avec M.  L'Eveque  de Quebec
                         pour  faire venir  quelques religieuses  de Quehee pour  secourir et Soulager Les
                         Ursulines  de  la  Louisiane  par  La  difficulté ou  l'an  est  et  même  L'impossi-
                         bilité d'en faire passcr  de france dans la eircanstanee de la guerre.
                             Cette pauvre Communauté est reduite  a  onze siijels tandis  qu'il  en  faii-
                         droit au moins 30 pour  remplir  les offices et Les ahediairces  de cette Maison  et
                         Les  Mettre en etat de satisfaire. aux servicesqu'elles rendent a In (colonie) pour
                         I'iustruction  tant  de  leurs  pensionnaires  que des externes, des orphelines et des
                         ncgresses  dont elles  prennent soin aussy bien  que de L'hopital  des troupes du
                         Ho?  a  qui elles fournissent tous Les medicaments  necessaires  et donnent tous
                         les soins qu'on  exige d'elles.
                             Sur cet article il me parait  que je  la ay reconeiliées  et remises  en bonne
                         odeur dans l'Esprit  de M.  Le Normand  du moins  a  En juger  par La manière
                         dont il m'a  Emit a Leur  sujet, et J'ay  Eprouvé a  cette occasion  comme  dans
                         bien  d'autru  qu'on  venoit a bout de tout par La voye de Ik douceur,  et de la
                         persussion.  Il me paroit par Les Lettres de M. de Vaudreuil et de M. Le Nor-
                         mand  que ces  Messieurs  ont faire faire quelques  petites reparations et meme
                         quelque  reédifications  aux  batiments  des  ursulines  qui en  avoient Le plus  <le
                         besoin  ; mais suivant ce que me mandent ees bonnes  et saintes filles Le surplus
                         est  encore en mauvais  etat.  Le  Surplus a ce  qu'elles  Esperent  viendra  avec
                         Le tems par  La  Liberalite du Roy et avec La mediation  des bontés  et de La
                         protection  que  vous  voudres  bien  Monsieur  accorder  a  cette  pauvre  petite
                         Communauté  en  consideration des  Services  qu'elles  rendent a  La Colonie  ou
                         elles  sont  et des  benedictions  de  dieu  qu'elles  y  attirent  par  La  ferveur  de
                         Leurs prier-.
                             Il doit vous arriver un memoire et une  Nouvelle  Supplique sur  La petite
                         acquisition  que cette pauvre  Communauté desire faire et qui leur  est  absolu-
                         ment  necessaire  pour  leur  aider  a  subsister  et  a  mettre  a  profit  Leur  petite
                         Economie.  L'objet  est de peu de cansequence puisqu'il  ne s'agit  que  de 2500'
                         de principal.
                             La raison  qui empecha  La  Cour  de leur  accorder  La  dernière  année  La
                         permission  de faire cette acquisition  etoit  qu'elles  avoient  des  dettes,  elles  y
                         ont  satisfait  au  moyen  de  ce  que  vous  Leur  aves  fait payer tant de Leurs
                         pensions  Echues que de celles de Leurs orphelin-  ainsy j'esperc,  Monsieur  que
                         eette année vous  serés favorable a  leur  demande ; pour  vous  mettre a portée
                         d'y faire droit avec plus de connaissance de cause j'ap  prié  M.  de Vaudreuil et
                         M. Le Normand  de vouloir bien examiner  sur Les Lieux La justice et l'utilité
                         de leur  demande pour  elle, et de vous en rendre compte, en me mandant si je
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