Page 105 - La Société canadienne d'histoire de l'Église catholique - Rapport 1961
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l'hiver. M. le marquis de Vnudreuil balance et balau-
cera sans doute. Comment confier & un François un
poste en première ligne ? Je doute pourtant qu'il pût
faire un meiiieur choix parmi les siens. M. le chevalier
do LQvis a laissé A M. de La Corne des instructions très
d6taillées sur la conduite qu'il avoit ?i tenir. Il va faire
un tour ?i l'Ile-aux-Noix, eu voir les travaux, conî4rer
avec M. de Bourlamaque, et revient de li à Montréal,
d'où il sera i port& de se porter où le besoin sera plus
pressant. Il a paru que cette visite u'avoit pas fait
plaisir i hl. de Bourlamaque qui eu a Gcrit A M. de
Vaudreuil et à M. de hlontcalm. Il parloit de s'eu
revenir ; mais les réponses qu'ou lui a faites l'engage-
ront vraisemblablement ti rester.
Le mauvais temps ne discontinue pas, et nous
prépare de l'ouvrage par le dégât qu'il fait h nos retran-
chements, batteries et communioations. Nous n'avons
aperqu aucun mouvement de la part de l'ennemi dans
tout le jour.
10 septembre 1759. -La pluie d'hier n'a paa empê-
ché l'ennemi de tenter un debarquement i la Pointe-
aux-Trembles. Il avoit derobe une marche i M. de
Bougainville, qui, doublant le pas avec cklhrité, l'em-
p&eha de debarquer. Il est assez elair que, partout oh
il verra de l'opposition, il ne teutera rien; au moins
juaqu'i présent, ses mauœuvres nous le font croire. Il
faut voir jusqu'au bout. Le Canadien confiant espbre
beaucoup des coups de veut communs dans cette
saison. Mais il nous a si souvent donu6 do fausses
espérances sur le secours des Qlémeuts, que l'on doute
fort de la vérité de ses prophAties, qui ont perdu tout Ieur