Page 48 - Transcriptions d'actes notariés - Tome 20 - 1682-1686
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dre leur lo~enieut ehez les Religieuses Urrulities qui s'étaieiit empressées
de demauder c:etie faveur. M. GuiIlaunie Vignal, l'ami du Monastère,
arrivarit de France avec les trois fi~udatrices de l'Hôtel-Dieu de Montréal,
vient les préseuter aux neligieuses. a Ces dignes Hospitalierra, dit le
Récit, passèreut ici plus d'un niois et elles uous kdjbérent fort par leur
vertu. N'étant pas etic:ore voilées, elle3 portaieiit sur leur habit uue
petj te guimpe carrée pour se disijnguer des persorines Gculières.
Mai! ees filles s'aperçoivent hieritfit que toutes ces démoustratious
de tienreillance avaieut pour fin Je les détacher de leur Institut, pour
les iuctirporer a la Comniunauté des Hospitalières de Québec.
En ariivaut à Québec, aprbs uue traversée oragcuw, elles s'atten-
daient à renronirer les plus fortes oppositions; elles ne furent pas trom-
pées dans cet ie atiente, dit Faillon.
La Smur IIorin, daus ses an rio le^, ~arlc ainsi des instances qu'ou leur
fit di.5 leur arrivkc. Elles furent lieaucoup pressées par 31" 1'Eiêque
de Pétri.e et par les Phes Jéiuites, qui jugeant plus utile au Iiieu du pays
de n'avoir que les Hrispitalières du mêuie Insiitu~, vonlaierit installer
à Ville-hlarie, eelles de Québec, et obliger celle9 de La FlCclie de quitter
leur Iii~titut, ahu de s'unir aux Hospitalii.res de Québec, ou de retourner
eu France. Ils firent tout leur pos~il>It pour Ies engager à preudre I'un
de ees deux partis, pensant rendre gloire i Dieu. Mais el1rs u'auraient
pu enib~ss~cr l'Institut (lps Hospitalières de Québec, sans violer la
protestatiou solennelle qu'elies avaient faite et signée avntit le départ de
La Flèche, de regarder j u~qu'à la fin de leur vie. la Comniunauté de ce
lieu, corniue leur Naison-Mère, et (l'observer invatialilement les Constitu-
tions de l'lusti~ut de Saint.Joseph. Eufin, sprè3 triut ce qui avait CU
lipu avant Izur départ de Frauce, elles ne pouvaieut aagcmeut se détermi-
utr à ) repaaser, à moins que hg" de Laval ne lep y contraignît..
La Sœur Morin assure que hi" de Laval, grand serviteur de Dieu
et honime tout apogtolique, ne fit jamais vioIence au ~entiment de Hospi-
talières de La Flèche. se contentant t3e leur dire qu'elles lui feraient un
grand plai~ir de faire ce que M. de Qucylus souhaitait, qu'il voyait suosi
leurs avantage,., qu'elles attireraieut ainsi sur elles et sur leurs entre-
prises. la proteciion de cet honinie, qui Ptait en pouvoir de leur faire
beaucoup de bien, si elles voiilaient entrer dans ses fienliments; qu'il lui
avait donné parole de ue le* point établir daus les fonries et qu'il ne le
ferait pas; mais quoelles lui feraient grand plaisir en s'agrégeant à i'autre
1nslitut.a
hlc' de Laval espérait toujours qu'elles finiraierit par consentir à
s'afilier à celles de Québee, de manière à ne iorrner qu'un seul Institut;
il Ie désirait d'autant plus qu'il fie voyait dans la nk:r~sité de rappeler
le* deux Religieuses r!e Québec, qui se trouvaient à ]'Hotcl-Dieu de Ville-
Marie depuis I'aniiée ~ir;,r,édentc, n'ayant pas de quoi les y faire subsister.
M" de Laval ne pouvait goûter leurs Cnnstitutious, rédigées par un
hornrne mat ié. M. de la Ilsuversière, et il voyait dans les observances
qu'elles prescrivaieiit des eho~~s ~i extraordinaires et si inusitées, qu'il
douta s'il pourrait jamais les approuver. Uans la pensée de leur fonda-