Page 52 - Transcriptions d'actes notariés - Tome 20 - 1682-1686
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nous presse de nous établir à Montréal, éerivait Mère Marie de 1'Inearna-
tion, mais nous ne sommes pas en état de le faire. On ne peut rien faire
ici sans le secours du temporel..
u Ce qui maintenant et plus tard, allait protéger les Institutrices de
Ville-Marie toutes les fois qu'ou voudrait les supprimer, c'était leur
double condition de filles pauvres et séculières.
a Alors qu'un établissemenk de Religieuses Ursulines ne pouvait se
faire à Montréal, saus dotation ni c:loitre, Ies Filles de Marguerite
Rourgeoys parce que pauvres, ne grèveraieut jamais le budget de qui
que ee soit; et paree que non cloîtrées, elles sauraieut aller partout où
I'exjgeraieut les liesoina d'une Colonie mouvanle. Souplesse et adaptation
.
à la nature du temps. [elles étaient donc les deux orérooatives dont la
V
fondairice. avec son sens pratique, allait marqner son Institut naissant
par
pour en ~F~UTC~ li la sur~ie et même la lougévité.~
La <imple donnée a Mère Bourpeoys d'instruire les
enfants daus l'étendue du dioeèse. pouvait-elle faire entrevoir quelque
dessein d'établir les Krsulines à Ville. hi arie ? ciu peul-Sire eût-elle pour
molif l'incertitude ou MF' de Laval $ait encore sur l'état futur de la
Cougrégaiion, jugeant qu'il n'hait pas prudent de l'ériger en Commu-
ns~[/: avant qu'elle nt dorine des garatities de son avenir ?
1 j Les i!éturs
Dès 1660, Irire de Fa prernii:re visite à Mon~réal, Mgr de Laval
trriuve Mère Briurgenys et les 1rni.s ccimpaynes amenées de Frauee en
1659, occuliée~ à instruire les jeunes fille; de reite ville, et à former sa
Communauté. Il ne veut pas croire tout d'abord au succès de leur
entreprise. Il les liénit cependant et les laisse eontinuer leur œuvre
bienfaisante. Dnus In a Relation dc lfi60 y, envoyée à Rome, il parle
avec élcige de leurs travaux: a le3 rnaitrews au nombre de quatre, qui
se consacrait à hicintréal à L'éducation dee jeunes personnes, ne sont pas
religieuses. ne font point de vœu. au mciins en public. Elles vivent
cependant avec piété, et sont d'une grande dificatiou.*
La a Relation sur 1'Eiat de I'Eglise du Canada * en 1661 mentionne
des personues en mission à Trois-Rivières: Nous avons envoyés récem-
rnerit dans ce lieu. dit l'Evêque, de jeunes personnes comme rnaitresecs
pour prendre soin des petites fillcs, afin qu'elles leur eriseiguent tout ee
qui est uécessaire aux chréliens de savoir; en atteudant que le temps et
l'occasion favorables Fe présentent pnur Ftahlir dans ce lieu, d~s Reli-
gieuses de Sainte-Ursule.#
Si ces maîtresses étaient des Sœurs (le la Conoréoation. comme il
. .
L, u
est riaturel de le penser, les deruières paroles pourraient montrer peut-être
le dessein que Mgr de Laval avait déjà eonqu de les faire entrer dans
l'lns~itnt des Ursulines, au lieu de leur permettre d'en former un à pari ;
ce qui fut un grand sujet d'épreuves pour la Smur Bourgeoys, qui sen-
tait tnujnure que ce Prélat désirait user à leur égard comme envers les
Hospitalicres de Vil1e;nIarie; les unir à celles de Québec, afiu que de la
sorte il ii'y eût qu'un seul et même lnstiiut.