Page 52 - La Société canadienne d'histoire de l'Église catholique - Rapport 1961
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et ai la résidencc de Québec garde un incontestable droit dc priorité
et de dignité, elle n'est plus la seule. Trois-Rivières grandit, Montréal
parait promis à nn grand aveuir, pendant les mois d'été, il y a des
missionnaires résidents à Tadoussac et dans la lointaine Huronie il
y a un personnel frauçais important de donnés et de domestiques. Or,
que deviendra l'unité de i'esprit s'il n'y a pas uniformité de discipline ?
Et puis, que dira ou que ne dira pas le monde, si les coutumes des
Jésuites varient d'uu endroit à l'autre, s'ils s'abstiennent d'aller aux
noces à Québec pendant qu'ils y vont à Montréal ? L'heure est venue
d'établir dans la Mission une même maniere d'agir, d'y planter soli-
dement lcs bonnes coutumes. celles qui viennent de France et qui sont
en même teinps conforme à l'esprit de la Compagnie de Jkus. C'mt
à quoi s'applicpe le pkre Jérôme Lulemeut.
L'élément coritumier existait-il dano le Jorirnnl du père Le Jeune ?
Noris ne le savous pas, puinqu'jl avait d6jà disparu rluand le pèr~
Jérôme Lalemant entre en charge pn 1M5; d'autre part, uotre seule
sourcc de reconstitution, la Rebtion, np ljvr~ pas au grand publie Ics
petits problèmes d'ordre rlomeatinup. Mais quand lp père Jérôme Lle-
mant écrit Journal commencé. il entend parler d'un cahier qui fera
désormais partie de Ia bibliothi.que du Supbrieur. Il y a là dm déci-
sions, des solutions de cas particuliers. des Iqons de l'expérience qui
aont de nature à faciliter l'administration et à assurer une eertaine
uniformité de discipline dans toutes 1ps inirsions de la Compagnie.
Son mérite, et la preuve que son Journal rbpondait à un besoin,
c'est qu'il a été continué pendant plus d'un sièele par ses succes4eurs
ou en leur nom 2*. Dans la seulp partie qui nous cst connue, on trouve
en plus de son ecri~ure, eelle dps pères Paul Raveneau. François Le
Mercier, Jeun de Quen, Gabriel Bruillettes, Pierre-Marie-Joseph Chau-
monot et Simon Le Moyne, toiis missionnaires de grand renoin,
A tous. mais surtout au père J6rôme Lalemant, il faut, nvant de
finir, adresser un chaleureux merci. Car, nous avons assa parlé du
Jourr~aI du pGre Lalemaut. puisque ee n'et vas de lui qu'il s'acit diree-
tcment ici. Encore lallait-il donuer son véritable sens à l'expression
Journal commencé et ne pas laisser libre cours à l'opinion, suivant
laquelle il n'y aurait pas eu de J0urna.l des J2suites de Québec avant
1U5. Redirions-le : eelui que nous reconstituons ici a incontestablement
existé; et il a la valeur que l'on doit recounaître à ses rédacteurs, dont
le principal ri'eat autre que le pEre Paul Le Jcune. Sripérieur de Québec
de 1632 à 1639 et auteur des onze premières Relations.
Léon Pomro~, 8.j.
28 Le Jorrrnol, p. 149, noie que du IO février 1654 au 10 octobre 1656, les enrke
ont Ctt Ieitca dana un autre cahier, qui ne semble pas avoir été retrowt.
Les Édiieiire du Journal. p. lx, nous apprennent qne le père Vincent Bigot
n'a psa tenu de Jod pendant son snpériorat (17W1710).
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