Page 48 - La Société canadienne d'histoire de l'Église catholique - Rapport 1961
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se eont écoulés depuis ce temps-lill. s Et, du 10 octobre 1632 au
6 août 1633, les faits sont datés avec précision, mais n'ont d'autre lien
entre eux que celui du temps. A qui fera-t-an croire que le pére Le
Jeune a daté les événemenb post jocturn et au hasard, comme pour
donner plue d'autorité à son récit ? Pour qui connaît sa probité, une
seule conclusion s'impose : les dates indiquées dans la Rclarion sont
exactes. Elles viennent en ligne directe du Joud
Avec 1634., la Rehion atteint sa forme définitive : r le dietin-
guerai la Rehion de cette année par chapitre, à la fin d~queb je
mettrai un journal des choses qui n'ont autre liabon que la suite des
temps auxquela elles sont arrivées 12. Ainsi. dans un texte où le
père Le Jeune manifesre son intention de s'adresser désoriiiais au
public, non à son seul Provincial, il affirme explicitement l'existence du
Jour~l. Et le chapitre XIII, contenant un journal des choses qui n'ad
pu élre couchées sous les chapitres précédeni3 ", a deux parties dis-
tinctes, mais qui viennent de la même source : son Jour~l. C'est lh
qu'il puise les prineipales dates de son hivernement avec les Sauvages,
ainsi que le nombre de fois qu'ils ont cabané et décabané. Après avoir
justifié cette longue narration : a Retournons à notre journal *, écrit-il 14.
Et c'est, avec leurs datcs, la suite des principaux événements survenus
à Québec depuis son retour.
De 1635 1 1660 inclusivement, la Rehion contient un chapitre
intitulé : Rarnar ou Jourml de Hiverres doses. En le lisant, on a l'im-
pressiou, voire la eertitude, d'assister avec le père Le Jeune au dépouil-
lement de son laur~l. II omet les faits qu'il a pu logiquement placer
ailleurs : il retient Im autres et il noua les prknte dans leur ordre
chronologique. Si ee Ramm ou Jour~l va s'amincissant d'année en
année, c'est que l'accoutumance et I'habitude du milieu ont émoumé,
chez le ~&re h Jcune. la faculté d'éinotion. II n'est ~Ius l'étraneer. .
L.
qui cousidère comme etrange tout ce qui n'est pas cohforme aux us
et coutumes de l'Ancienne Franee; il est parfaitement assimilé, incor-
poré à la Nouvelle. Mais, si restreint qu'il soif I'existance de ce
Rmm et la façon dont il mt présenté, attestent la continuité du Journ~l
des IPSU~ICI jusqu'à 164û inclueivement.
. .
Pour les années 1641-1645, nous n'avons pas la certitude que le
JOU~M~ 6té tenu avec la même régularité. On peut être bon reli-
ait
gicux et ban supérieur sans avoir au inFrne degré que le pèrc LP Jeune,
Ie sens de i'observation et la passion de l'écriture. Et il sembIe que
ce soit le ea9 du père Barthklemy Viinont. Il s'était décharg6 sur son
prédécesseur du soin de la Rebtion, et par là, pensons-nous, du lourml.
Et nous aavoris que le père Le Jeunc passe en Frarice les hivers de
1641-164.2 et de 1M3-1M.14 'lm
11 Ibd., Th. V, 86.
12 O. 1634. 2: Th. V[. 100.
13 fhid., 57: Th. YI1, '66.
l4 Ibid., 87; Th. VII, 210.
1' "' 11 ne faudrait pas conclure trop vite que le lournd du p+re Vimont n'a
jamais existé. A défaut d'auirtis preuvrs, les chapitrm VII, YI11 et rX de la
Relation de 1645 notent plusieurs faits. datk avec précision et qui se rap-
parleni à la lin de 1644 ou au détut de 1645, dsle à laquelle Ir pwe Jériiiiie
Lalemant n'eat pas -re à Québec.