Page 49 - La Société canadienne d'histoire de l'Église catholique - Rapport 1961
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11 n'en reste pas moins que pendant ces annéee lMl-lM5, il s'est
trouvb à Quélim, aux Trois.Rivière9, à Richelieu et à Montréal des
Pères de la Compagnie de Jésus POUT consigner par écrit, à l'intention
des Supérieurs et des lecieurs des Relurions, les principaux évcnements
avw leurs dates. En insérant ces faits dans le lournul des Iésuiies de
Quebec, nous ne faisons qu'imiter la lignc de cnniluite adoptee par le
pitre Jhôrne Lalemant 1ui.inêrrie. Le 8 janvier 1646. pour ne cirer
qu'un exemple, il écrit :
Arriva un Huron nonimé Tandkieisi des Trois-Rivière?, qui spprirta
lcttres de Montréal, de Ricllelieu et des Trois.Rivi&res, qui couienairni
cn substance qu'à Montréal iout se portait Iiieu, et qu'il y avait quairr
cabsnes de Sauvagee; qu'aux TmirtRiviéres, il y en avait douze. mais
que le niélaiige des fidéles avec les inlidèles et les apostats éiair tuu.
joiirs fâcheux. . . la
Québec était la résidence du Supérieur des Jésuites. Il était nor-
mal que celui-ei iût au courant de tout ce qui se passait dans la mission
et qu'il insérât dans le loumal, aide-mémoire, ce qui lui serait uiile
pour la rEdaction de la Relation.
Que de 1632 à 1645, il y ait en un lournal des Jésuites de Québec,
la chose ne iait pas de donte; et le ère Jérôme Lalemant n'était pas
sans le savoir. Quand il écrit Jourw l" commencé, i1 n'entend pas intro-
duire un usage absolument nouveau; il entend parler d'un registre qui
fera désorrriais partie de la bibliothèque du Supérieur, et qui, tout en
retenant les faits susceptibles d'ètre insérés dans la Relulion, contiendra
également lea décisions prises par le Supérieur en vue du plus grand
bien, les solutions apportées à des cas particuliers et difficiles, ainsi
que les leçons dietées par l'expérience. Ce sera et uu aide-mémoire
en vue de la Relation et un aide-mEmoire du Supérieur pour la bonne
gouverne de le maison et de la mission, c'eat-à-dire un coulumier.
Le père Jérôine Lalcmant ne tarda pas à se rendre compte que,
sous l'adiniuistration débonnaire du père Vimont, la résidence de Qué-
bec rrianquait de directives précises. Il y avait des coutumes, mais ellea
n'étaient consignées par écrit nulle part. Une eerience qu'il place
dans le lournal à la fin d'octobre rcmonte aux premiers jours de son
arrivée à Québee :
Arrivant ici on donnait la commuuion 1" à M. le Gouverueur, ei
puis on s'en allait commencer par où il fallait; ne m'étant pae lail
instriiire là-degsus, la première fois je ne commeiiçai pas par M. le
Gouverneur.
Ayant été averti de la coutume, je commençai par lui la seconde
foie; mais lui-même m'ayant dit qu'il en était choqué, je fis depuis
comme la première lois, et ainsi iI communie le dernier de ln première
tablée, i snn rang selon la place où il se met 16.
11 est évident que ce fait divers ne figurera pas dans la Relation;
mais il a son utilité, il indiqne ce que sera désorrriais, sur ee point, la
CouIume,