Page 29 - La Société canadienne d'histoire de l'Église catholique - Rapport 1961
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tion. Dans le grenier des Pèrm où l'on ne niarche qu'à genoux, elles
ouvrent uii hospice. En 1916, à 225 kilométre4 plus bas que la Pro-
vidence, au confluent de la Rivière-des-Liards et du Mackenzie, elles
jettent les iondenrents d'uu hôpital et d'une école pour tous les Indieus
des bouches du Mackenzie.
Est-ee leur derniére halte ? Nous l~ verrons. Quaut aux mission-
naires Oblats ils n'en resterit pas là. * N'y aurait-il qu'une fainille
d'Esquimaux là-bas, vers le Pôle, et vous iallût.il deux ans pour
i'atteindre, je vous dirais : Allez-y, car ces geus, eux aussi, ont
droit à la Rédemption ! r Mot magnifique de Pie XI au père Prime
Girard3. k Oblats se sont donné la consigne longtemps avaut qu'elle
leur fût. adressée. Un Indien, en partjculier, vient d'être aperçu par le
père Grollier, aux bouches du Mackeuzie : 1'Esquiniau. Vers lui, l'oblat
missionnaire va tenier sa dernière étape. Qui est-il cet Esqnimau ? On
le Lrouve disséminé dans I'erc giganteque des terres arctiques. du
détroit de Behriug au Groënlaud. Populaiiou éparpiIlGe de 35,000 ;mes
environ, dont 9,733 su Canada, d'après le recensement de 195l; 1,200
eu Sibérie; 13,500 en Alaska; 14,500 au GroEnlaud '. Longtemps l'on
a dit eet Indien issu dm races jaunes de l'wt asiatique. D'aueuna, à
son aspect, l'ont même pris pour un fils du Japon. Aujourd'hui, les apé-
cialistes en ethnographie le classeut plntôt parmi les Aborigènes de
l'Amérique. Snn noni, Esquiniau, cité de bonne heure dans la chro-
nique amfrieainea, lui viendrait originairement des Algonquins du
Lahrador qui, le voyant manger de la chair crue, l'auraient appelé :
Eskilnsnrick (mangeur de chair crue)e. Nul homme, plu^ que
I3Esquiniau, n'est le file de son pays. Chacun s'en convaincra qui aura
lu Inuk, de Roger Buliard, o.m.i., image géniale du pays et de la vie
en Aretique ", ou qui encore aura feuilleté Sous k Soleil de minuit, du
père Lucien Delalande, 0.m.i. * Pays de l'kpouvante v, dira du pays
polaire, le niissionnaire Turquetil. Une portion du chaos de la Genése,
dirions-nous, et eueore avant le vol de l'Esprit audessus de la création.
Ne rcprenons que rapidement, aprk tant d'autres, la description de
eetle rbpiou, diji dénommée eii géographie : Terre dérile (Barren
Land). Ne prenons pas ee dernicr mot en toute sa rigueur. La région
iie manque ni de vie végétale ui de vie aiiirnale. Déponrvue d'arbres,
elle s'orne ici et là, à sa bri.ve saison d'fté, de joncs, de lichen. d'herbe,
de fleurs. La vie animslc y aboude, non seulp.meut dans la mer, mais
sur terre, avec ses ciiseanx migrateurs, ses bœufs musqués, ses ours
hlance, ses loups, ses troupeaux de tnilliers de caribous. De l'Arctique.
3 Gié dans pré ire^ et Missions, Bulletin dc l'Union missionnaire du clerg6
. -- --, . . -.
119551: 72
4 Lucirn &lalaiidr, o.m.i., Sous fe Sold de Mitririt (Rayonnement, 1186. rue
Yisikrion. MonirEal, 195B), 43, 202 pages.
6 Voir Rmu.e d'Histoire drr rAmCrique /rançuisc, XII : 597-601, Jacqueg Rou-
seau, a Commentairen - Hakluvi ei le iuot esbvuimair n. - Voir aussi. rn L'Esquimau
et la mission esqiiimniidc dtçinin l'ère pré-colombieniic -, dane Prêirrr et mi~sions
{ 19541, cnlre autrm, élude d'André Seumoin. o.1n.i.: 289-304.
l'évolu~ion du moi csqdniou ..
8 Voir Jacque9 Roiisseau, Cuhierj des Dix, no 20 : 179-198, 4 L'origiiie et
' Roger Diiliard, 0.ni.i.. Inrick air do3 dc Ta terw *. Ouvrage couronné par
I*Acudéoiie française. Prix Moniyori, 1950 (Paris, 19491, 319 pages.