Page 31 - La Société canadienne d'histoire de l'Église catholique - Rapport 1961
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lorsqu'il comparait ce régime de lilouierie aux pratiques bien diffé-
rentes des a~ents danois ou américaine du Groënland et de l'Alaska,
D'ailleurs c'était bien le dernier des Muvages à ui on eût dû infliger
ces indignes traitemen~s. Dans leur esprit et 3 ans leur formidable
orgveii, ces Aborigènes ne ir croicnt.il~ fa9, après tout, iriomme.
I'homme unique, l'homme tout court : Inzk . r Physique de ler, carac-
tère d'airain, cœur de pierre r, ainsi, en traits puiments, le père Buliard,
eprk douze ans à King's Bay, a-t-il résumé, buriné le portrait de l'IL
quirnau. a Petite vague d'écume, écrit le rniwionnaite, que I'immenir
houle humaine des nations surpeuplém a poussée irrésistililement sur
dm rivages maudits. 1
Voilà donc l'homme, celui fallait gagner à la loi, le dernier.
en Amérique du Nord. non encore touché par l'Evanpile, si ce n'mt
par les ministres luthériens de Norvège eu CroënIand au XWII" siècle,
par les frères Moraves dans la suite, par des moines orthodoxen de
1'Egliçe russe et des pasLeurs américains en Alaska. Mgr Provendier
n'avait pas manqué de jeter les yeux de ce côte-là. II aurait souhaité
établir quelqne mission à York Factoq. La Compagnie de la Baie
d'Hudson lui fit réponse qu'on estimait nuisihle aux intérêts matériele
et spirituels des Indiens, e le conflit de croyancm hostiles m. Une autre
tentative ne réussit pas mieux en 1851. Ce domaine, fit savoir l'honora-
ble conipagnie, serait plutôt confié à l'Eglise d'Angleterre #. Un jour
pourtant l'offensive du missionnaire catholique se portera vers ces
régions et de quatrc côtés. D'abord, le long des cotes de l'Alaska :
sorte de voyage d'exploration accom li par le père Séguin, un Cana-
dien, en 1862-1863, et par le père $ ctiloi, o.m.i., en 1370. En 1872-
1873, Mgr Clut s'y rend avêc le père Lecorre et fonde une mission eur
Ic Pacifique. Voyage périlleux, voyage de précurrieuni. préparation de
la voie aux missionnaires jmuiies qui enverront 11 quinze des leurs,
vers 1885, Une autre tentative se produira aux bouches du Mackeuzie,
dans lee iIe de I'Oréan Glacial, du Fort Macpherson à I'ile Herschel.
On n'sura pas oubli6 les premiers eontacts établis en 1860 par le père
Grollier. A ce dernier succèdent saus succès les pEres Séguin et Petitot
Le père Emile Petitot, que l'on appclle parfois r le premier miasionnaire
cliez les Esquiniaux 1. nous a laissé, dans sou ouvrage, Les Grand! Esqui-
maux, des noles cthnographiqucs encore fort au point sur l'habitant des
glaces polaires. Son apostolat u'aboutit qu'à l'échec à l'enibouchure
du fleuve Anderson. Le père Lefebvre ne rcussjt pas mieux de 18W B
1897, au Fort MacPhcrson, à I'ile Richard, à l'île Herschel. h cou-
reurs de bois, fourriers souvent heureux de l'EvanF;ile, n'avaient rim
pu sur le paganisme obtu de l'Esquimau. Au surplus les ministren pro-
testants, venus à la suite de baleiniers américains, eurent tôt fait de
ruiner les pauvre gains du missionnaire catholique. Une troisième ten-
tative se dirigerait vers les Esquimaux du versant ouest de la Baie
d'Hudson. PremiEre démarche du père Gasté, en 1868, aIorn occu 6
chez lm Montagnais du lac Caribou. 11 tâche d'attirer de sori côté f es
Esquimaux de la Baie. II nc réussit qu'avec un petit nombre. 11 faudra
attendre trente-dcux au8 une reprise de cct effort avorté. Le père Arsène