Page 25 - La Société canadienne d'histoire de l'Église catholique - Rapport 1961
P. 25

Anioine-Olivier Berthelet  fnt  président  général  de la  Société  Saiiit-
                               Jean-Baptiste en  1863.  A  l'Union  Catholique,  lors de l'organisaiion  d'un
                               bataillon  de  Zuuaver  Pontif;r.aux,  on  lui  eonfia des initiatives  qu'il  s'ef-
                               Iorça  de  réaliser  le  mieux  possible.  11 fut  même  1ieutenant.colauel  de
                               milice  vers  1W, mais  ce ne fut pas  pour  longtemps.  Sun tempérament
                               pacifique.  sa  nalurz  conciliante,  ct  fort  probablement  l'état  de malaise
                               qui  existait  à  ce moment  à  Muutréal,  un  an  avant  l'incendie  du  Parle.
                               ment  par  un  groupe  de  torim  courrouck,  une  eiiuntion   ui  L'aurait
                                                                                  1
                               forcé de sortir son Ppée  du fonrreau, écourdrent sa carrière  e milicien.
                               Aussi  fut-il  colonel  de  passage  comme  il  avait  été  conseiller  législakif
                               pendant  quelqum  jours.  Quand  il  s'&teignit.  le  25  septembre  1872,  à
                               l'âge  de  74  .nm7  d~na la  superbe  maison  qu'il  occupait,  291,  rue  DOT-
                               cliester,  c,oin de la  petite  rue  Labelle,  il  Et~ir doyen  du corpa de.¶ mar-
                               guiIIers  de  Notre-Dame.
                                   Le Nouveau-Monde lui  consacra  plusieurs colonnes,  résumant  ainsi
                               841 enrriGre  :  Sm  rirhe~~~rl, position,  lui  permettaient  de vivre  avec
                                                        sa
                               un  eertain  éclat.  II  se  refusa  tout  cependant,  au  bénéfice  des  bonnes
                               reuvres.  La  irujialitC de 6a  table,  la  einiplicité de  sa  tenne,  Ia  rncidestie
                               qui  rLguait  partout  dans  sa  maison,  u'avaient  point  d'autre  but  que
                               cplui  de pouvoir  secourir  ses semblable!.  rn
                                   C'était  bien  là le  témoiguage  qui  lui était dû et  qui  résume  un peu
                               ce qu'il  avait  &té.  Je me  rappelle  avoir  lu  dans 1' a  Annuaire  de  Ville-
                               Marie *  l'incident  qui  avait  porté  Olivier  Ber~helct h  ouvrir  un  jour
                               largemeut  sa  bourse,  aux  bonnes  Sœurs  de  la  Providence.  On  i'avait
                               invité à  faire une visite à Igi.lablisserneut vù  les religieuses hospit ~lieaienr
                               des  infirmes.  L'une  d'entre  elles  s'avança  tout  à  coup  vers  le  visiteur
                               et Iui  dit  :  Monsieur,  vous  qui  avcz  des maisone,  9i  vous  voulez,  vous
                               nous  en  donnerez  une.  rn  Berthelei  se senrit  ému  et  donna  à  madanie
                               Cametin la spaeieuçe  maison  dont  il était  propriétaire  rue  Sainte-Cathe-
                               rine,  prcs  de Berri.
                                   Les  obséques  de  l'honorable  Olivier  Bcrthelct  furent  célébrées  en
                               l'église  Noire-Damc,  le  28 septembre  1872.  LB communauté  des  Sœurs
                               Cri=  Gtnit  représeutbe par  qnarante  religieuses  et des  groupea  d'orphe-
                               lins et d'orpheliues.  Les  autres communautés  religieuses  y  étaieut  aussi
                               largement  représeniées.  Sa  Graudeur  Mgr  Bourget  et  un  nombreux
                               clergé  remplissaient  le  chœur.
                                   Aprks le chout du Libera, Mgr  Rnurret  récita  les  prières de 1'Eglise
                                  la
                               ~ur  fosse du  défuut  creusée  au-dessous  de  ia  chapele  Saint-Joseph
                               de  la rue  Cathédrale.  Lors  de l'expropriation  de  cette  église,  ses restes
                               furent  irausportés à  la  crypte de la  maison  mère  des Sœura  Grises, rue
                               Guy.
                                   Telle  est,  rapidement  esquissée.  la  carrière  d'un  mnntréalaia  dont
                               l'humaine  conipréhension  de la  plua  belle  des  verius  devait  faciliter  la
                               floraisou  de  nos  i and es  institutions  de bieu-Etre  jocial.
   20   21   22   23   24   25   26   27   28   29   30