Page 28 - La Société canadienne d'histoire de l'Église catholique - Rapport 1961
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tre, tout le nord-ouest et minie l'audelà des Rocheuam. Aussi bien
est-ce lui qui, en 18-45, appelle à l'aide les ObIab de Marie-Immaculée,
I peiue arrivés au Canada. J'ai dit ailleurs I'absesaion que par~ît avoir
exeroée sur les Oblab, le nord, l'ascension ineessanle vers le nord. Au
nord, toujours plus au nord, vers 1- Indiens les plus délaissés, tel
semblerait Ienr mot d'ordre. L'un, entre autrm, aura été ernporLé de ee
côté-là, par une sorte de fougue héroïque. En 1859 le père Grollier,
attaehk à la mimion Saint-Joseph du Crand Be dm Esclaves, entreprend
de dmcendre le grand fleuve. En chemin, il s'arrhe au fort Norman,
au dkersoir du Lrtc dee Ours, 1 520 kilomètres du Fort Simpson, ce
dernier situé au ronfluent de la Rivière-des+Liards et du Mackenzie. 11
y jette les bases de la mision Sainte-Thérèse; puis, il poursuit sa coum,
438 kilométres plus bas, jusqu'à Good Hope, eu face de l'i1e Manitou.
Celui qu'on a appelé a I'ap8tre de feu ., le saiut Francois-Xavier des
glace l n, Mra le remier à s'approcher aussi prés des glaces polairm.
A Cood Hope d'a E ord, soit audeli du 66" degré de latitude uord, à
1,mO kjlnmètrm RU nord du Grand Lac dm Enclavrj, el à 4,800 de
Sain ;.Boniface, il établira la mission de Notre-Dame-de-Boune-Espérance.
C'est déjà le froid polaire : 50" degres centigrades audessous de zéro
en moyenne, ennemi plus redoutable que le loup affamé des steppe4
ou l'ours gris des montagnes i, &rit un missionnaire. * Il saisit à
l'insu, peur faire dm blm~urm moflelles. = 11 n'y a pas de quoi inti-
mider l'apôtre de feu S. A la fin de l'été de 1860, il s'embarque, dm-
cend le Mackenzie plusieurs centainm de kilomètres, jusqu'au delta
du fleuve, entre Ie 67' et le 68' degré de latitude. Arrivé Ié, sur les
bords de le rivi6re Peel. il érige une nouvcllc mission qu'en Lon Oblat
il appeIe Mission du Saint-Nom-de-Marie. Le 14 septembre, fête de
l'Exaltation de la Sainte-Croix, au pied de Tautel, il réconcilie deu~
mortels euiiemis, les Loucheux et les Bquimaux. Et le * jeune citadin
élégant ei candide de ses conlréres du scolasticat, a le bel enfant déli-
cat i, pour Na mère, le visage fouetté par la bise polaire, exultc. II
écrit :
Le croix itait le irait d'union mire moi, enfani de la Méditerranée
et leu habitants des ierres glacées de la mer polaire. La croix avait
franchi cette disiance immcnàe. Aussi, ayani don& au chef dcs Equi-
niaun, tri nouvenlr de ce beau jour, une grande image du Sauvcur
cnicifié, j'écrivis au bas CCF mots de la prophétie qui s'acco~p\israii
é cette heure : Viderunt omnes termini terrue ~alutwe Dei natri.. . Les
nonvnux cmveriis ont emparié av~c enr des croir qui Bont devenues
un objet d'amhiiion pour ious.. . hifiintenint doue, la croix se iiauve
Lou1 le long de la mer Clariale. JP ne doute pas qu'clic eoit panerine
21 l'ouest, jusqu'au détroit de Behriug, et jusqu'i l'Alaska, à travers
les iorêie de I'Amérjqnc russe . . .?
Le Sœurs Crises avancent sur 1- pas des missionnaires. C'était
une = divine folie 8, dira le père Grouard, fuiiir &réque, que de les
amener lé. Cependant, eii 1066, elles fondent couveut et hôpital à
Noire-Danic-dc-la-Providence, 60 kilomètres plus bas que le Grand Lac
des Esclai~m. En 19il3, elles atteignent le Grand Lac, au Fort Résolu-
1 R.F. Duchaussais, o.m.i., Rw glaces poloires (Lyon, 1922), 384.
2 Th. Ortolan, o.m.i., Les Ob.!ats de Marie-lmmocdée durant le premier
siècle de leur existcnçe (2 vol, Paris, 1915). 1 : 250.