Page 20 - La Société canadienne d'histoire de l'Église catholique - Rapport 1961
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mourut moins d'un an us tard, laissant un enfant, Henri qui vécut
toute sa vie aux Etatr-#Lis. Etant retourni I Montréal, Pierre Ber-
thelet convola une seconde fois, 2 février 1579, à Boucherville, avec
demoiselle Maquerite Viger. C'est de eette smonde union que
naquit Antoine-Olivier, dont le baptEme iut célébré à Notre-Dame le
25 mai 1798.
Ici une parenthèse pour signaler que dans nombre de documents
le nom de son père est suivi du surnom * dit Savoyard n. Mon ancien
camarade du Devoir, Alexia Gagnon, dans un récit qu'il faisait le
10 mare 1928, du dfsastreux incendie de 1852 à Montrésl, rappelait
les dons considérables qu'Antoine-Olivier Berthelet avait fait aux insti-
tntions et, parlant de son père, il nous dit pourquoi on rappelait Pierre
Berthelet dit le Savoyard.
On l'avait surnommé ainsi, dit-il, parce qu'il s'était fait une spé-
de louer des poêles lorsque les froids de l'automne étaient arri-
Berthelet le Savoyard ouvrait alors son entrepôt de poêles et
de leuilles à Lnyaux et, pendant denx mois, les poëles à deux ponts se
redevance et, au printemps, rapportaient le poêle. .
baladaient dans les rues de Montréal. Lms locataires payaient une menue
Cette note de Gagnon m'a permis de connaître l'origine de ce
terme : savoyard. Le = Dictionnaire de l'Académie nous apprend, en
efiet, que la Savoie fournissant autrefois un grand nombre d'hommes
exerçant le métier de ramoneurs, par extension, on appelle a savoyard m,
un ramoneur.
L'un des frères d1Antoine-Olivier fut médecin et mourut relative-
ment jeune en 1847 : 60n frère eonsanguin, Henri, de Détroit, eut une
earrjère si agitée que tantôt on le voit figurer au livre de4 Patriotes de
1837 d'Aegidius Fanteux, bien que ce dernier avoue n'avoir rien
découvert de bien précis à ce sujet, ou bien eneore, par i'un de se3
descendants, dans une petite ville du Dakota Nord.
Il faut tout de même eonsacrer quelques lignes à ThérEse, sœur
unique d'Antoine-Olivier, qui, pendant douze ans, véeut une vie de
reeluse, dans une petite chambre de l'Asile de la Providenee après
avoir remis toute sa fortune entre lea mains de son frère afin de permet-
tre à ce dernier de eontinuer ses libéralités envers nos inetitutions.
Elle avait 71 ana lorsqu'elle prit cette décision et révéla B son
frère qu'elle désirait vivre désormais, ~01itaire. pauvre et oubliée. C'est
ainsi qu'elle vévut, en effet, durant lea douze dernières années de sa
vie aprèa avoir fait don d'une somme de $19,4û0. aux Religieuses comme
f aihle compensation de leur hospitalité.
Le père de notre philantlirope décéda. en 1830 et il y a lieu de
croire qu'Antciine-Olivier ne tarda pas B faire fructifier l'héritage qu'il
avait reçu, puiaque cinq ans après cornmençait la aérie de ses libéra-
lités qui devaient se coniinuer jnsqu'à son déeès.
la
Mais voyons qu'elle ~UL carriEre de cet liornrne de bien.