Page 97 - Transcriptions d'actes notariés - Tome 20 - 1682-1686
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concilier cette conception tontc gallicane avec les déclarations réitérées
de 1'Evêque de Québec coutre le gallieanisnir: ?
Si Mt' Plessis avait aeeepté la thèse galiieane. e'est qu'elle lui parais-
saik capable de réfuter, sans contete, les principes politiqnes nouveaux.
Mais il ae refusait à se3 implicatious sur le plan des relations de 1'EgIise
et de 1'Etat. En cela la position de 1'Evêque de Québec est formelle.
r Qui a jamais, dit-il, été plus sincèrenient attaché au Saint-Siège et à
Ia foi catholique, que les évêques qui ont succes+ivement gouverné
I'Eglise du Canada depuis einquante ans ? r " II adopte, au eontraire,
le ihèse ultramontaine et théocratique pour légitimer son intervention aux
yeux des libéraux qui voyaient La erise de 1810 comme purement poli-
tique. - Ne savez-vous point, dit-il, la liaison étroite entre le Trône et
l'Autel. * 11 n'entend paa par 1à que 1'Eglise doive &ire dans la dépen-
dance de 1'Etat. Au contraire. I'Eoliae. gardienne des vErjtés révélées.
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se situe au-dessus des lois et des constitutions. Unis mais indépendants
la religion ei le pouvoir politique doivent travailler d'un conmiun aceord,
sous le eigne de i'autorité et de I'obéiasanee, à conserver leurs trarlitions
respectives et à réprimer tout ce qui pouvait lea mettre en cause. c'est
ce que voulait dire Mgr Plessis lorsqu'il ltcriveit à Lord Bathurst. Je
persiste à croire, Milord, qu'en iavotiaant la religion catholique dans
les province de S.M. de l'Amérique du Nord, votre seigneurie travaille
[solidement] d'une manière eB;caee au soulien du gouvernement de S.M.
et aue nos autela defendent le trône en mime teniris aue le trône les
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proiège. S'il y a peu de personnes qui soient bien convaincues de eet
avantage réciproque c'est qu'il est donné à peu de personnes d'aperce-
voir les ehoses aussi en grand que le voit votre seigneurie. r " Une
telle eonception impliquait l'intervention du clergé dans les élections en
iaveur des caiididats du gouvernement. " Elle explique aussi pourquoi
Mt' Plessis n'hésitera pas en 1812 à demander un salaire au gouverne-
ment et uiie place au conseil législatif. s' Eii somnie on peut pire que
les théories ultramontaines et gallicanes du 17' siècle se donnaient la
main, dans la peiisée de Mu Plessis, dans un même effort pour asseoir
au Canada la soeiété théocratique.
La crise de 1810 niarquait le début d'un eonflit eiitre le clergé et la
bourgeoisie canadieiine qui devait durer tout le siècle. Le 28 mars 1810,
l'abbé Boueher, eiiré de Laprairie. écrivait à M" Plessis. * Mais, Mon-
seigneur, après l'éclat qiie vient de faire le clergé, nous ne deuoiis plue
nous attendre qu'à une haine implaeable de la part du parti Rér.olu~ion-
naire. B $"ais La pensée théocratique allait continuer de ~'aKrmer de
plus en plus. M" Lartigue, après la lecture de L'Essai sur rindiflérence
en rnalière de religion, s'écriera : Cet ouvrage, par L'énergie de ses
na Sermon de 1810.
Ibid.
MWr Plesais Lord Baihursi (16 septembre 1819). .4AQ, Evêques de Québec,
vol. 3, p. 164.
68 Voir caneble Gouvernerneni, VI.56 à 70.
17 Mnndemnts des Evéqwi de Québw, vol. III, p. 85.
68 AAQ, Gouvernement, VI-52.