Page 43 - Transcriptions d'actes notariés - Tome 20 - 1682-1686
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Noua connaissons mal l'état financier des Ureulinee dee Trois-
Rivières ; iious savonw seulenient que la Communauté avait envoyé en
Franee un total de 39,854 livres 10 sols en papier ; de ee total, il ne
pouvait revenir qiie 10,280 livres : ce qui produit, d'un seul coup, une
perte de prèa de 30,000 livres. Ce n'était pas le eu1 souci de la Com-
munauté : nous n'avons pas bcsoin de livres de comptes pour affirmer
que la situation financière devait être fort pénible, car, Ies Ursulines
ayant été obligkg de se recongtruire après l'incendie de 1752. il reetait
nécessairenient de très lourdes dettes. Quant à la Con~régation de
Notre-Dame, ses livres de eoinptni ont été perdus eux eussi, de sorte
qu'il nouN est impossible d'étudier dans le détail le problème financier ;
nous devons nous contenter de quelques doeumenta recueillis ici et là
Nous trouvona, par exeinple, que la Congrégation a plaeé sur l'Hôtel-de-
Ville de Paris et ailleurs un iota1 de 23,450 livre& inais toules ees rente
franpifies ne rapportaient que 1,100 livree par an. En plus de perdre
les 3,000 livres que le Domaine du Roi lui versait ehaque année, la Con-
grkation est vietime, comme tout le monde, de la crise de l'argent de
papier : lorN de l'enquête de 1763.1764, elle détient au Canada un mon-
tant de 26,299 livres 15 sols en ordonnances et en certificats ; en France,
elle a envoyé 15,400 livres de lettres de ehange et 16,990 livra 17 sols
6 deniers en ordonnances et en cartes. De tout ee montant, 58,690 livres
12 sols 6 deniers, il ne pouvait guère revenir que 18,697 livres 13 sols
1 denier : e'est dire que In Congrégation y perdait d'un wu1 coup uiie
somnir d'environ 40,000 livres.
Nous possédons beaucoup plus de renseigiiements sur les autres
Conimunautés, parer qua Ies livres de cornples y ont été conservés. Ce
sont les cinq Cornrnunautéa auivantes : les UrNnlinm, l'Hôtel-Dieu et
YHGpital-Général dc Québec, i'HGte1-Dieu et l'Hôpital-Général de Mont-
réal.
De ees einq Comniunautés, c'est celle dea Ursuliiies de Québec qui
s'cn tire le moins péniblement. Au chapitre des reeetles, elh inscrivent
des dons au montant de 3,556 Iivres 10 801s : 18-dessus, 2,490 livree
viennent de France ; elles touchent 11,088 livres de rentes de France
et 5,886 livres 9 sols eii rentes seigrieurides ; les dots et rentes de dots
rapportent seuleinent 695 livres : pour leurs services d'hospitaiièrea.
elles reqoivent des Anglais 4,314 livres, sans compter les rations de
I'arrnée ; les pensionnaires ecclésiastiqueri ou laïques leur versent 24.1 15
Iivres 14 sols ; la FeLrique ~aroissiale doline 1,256 livres 8 sols. Les
religieuses travaillent aussi de leurs dix doigts, elles font des ouvrages
dFc:orce, de la ~einture, de la dorure, de la deritelle, des hosties, des
Beurs artificielles, des desserts et confitnree (pour les Messieurs du Sémi-
naire) et des biscuits : elles se gagiient ainsi, eii cinq ails, uri montant
de 20,931 livres 2 sols. Des loyers et pacages rapportent 2,723 iivree
10 sols ; le jardin, 4,123 livres 15 sols : la * basse-eour r, 7,285 livrm
17 sole ; lee r&coltee, 10,882 livres 3 sols ; enfin, divers petits item,
4,204 livres 1 sol. Le grand total des recettes ponr ces cinq anriées est
donc de 108,095 livres 2 BOIS ; dans ce tnontant, les dons et aumônes ne
fornieni quc le très faible proportioti de 3.3% : c'est dire que les Ursu-
line~ ont vécu par clles-mêmes;