Page 45 - Transcriptions d'actes notariés - Tome 20 - 1682-1686
P. 45
pue le terrible incendie de l'Hôpilal-Général, en mai 1765, n'empêchera
pas la directrice de signer l'aete d'achat quelques jours après. De ee
coté, tout va bien, très bien même, mais comme les autres religieuses,
lee Sœurs Grises ont à subir la crise de l'argent de papier et, pour elles,
eette erise en est une très grave : Mère d'Youville détenait, en argent
de papier, le montant énorme de 120,799 livres ! Elle ht tout ce qu'elle
put pour en sauver le plue possible du naufrage, trafiquaikt des urdon-
nances et cherchant à se faire rembourser en Franee à de meilleures
...
conditions, mais les roupures furent inexorables : les 120,7W livres
furent réduites à 400987 livres 15 sols 11 deniers ; la Commuuauté per-
dait ainsi une somme d'environ 8Q,000 livres. Cette perte accablante,
ajoutée à l'incendie de 1765, était un coup très dur et Mère d'Youvi1le
laisse &happer une plainte : * Dieu soit béni, il faut porter sa croix,
il est vrai cp'll nous les donne en aboudanre dans ce triste pays. a
Le drame de l'Hôtel-Dieu de Québec esL plus sombre eneore. Incwi-
djé en 1755, il avait été tout de suite reronstruit et eela au moment uu
les lioritilités font monter le coût de la vie d'uue façon vertigineuse, de
sorte auoà la fin de 1759 la Communauté de l'Hôtel-Dieu était débitrice
- a-
d'une somme totale de 106,614 livres : e'est avec eette dette énorme que
l'Hôtel-Dieu de Québec entre dans la période la plus eritique de la
Nouvelle-France. Pour eomble de malchance. cet Hôtel-Dieu va enre-
. .
gistrer toute une &rie de déficit3 ; déficits pas très élevég, mais dé6d ts
quand même : la Dépositaire ne pourra déclarer qu'un tour petit sur-
plus de 217 livres en 1761. Le bilan général des cinq années est défi-
citaire de 8,399 livres 12 sola 3 deniers. Quelles sont lm sourees de
revenus ? Coinptons d'abord les dons et aumônes : 21,055 livres 8 sols ;
les Anglais, pour leur part, donnent un peu plus de 4,000 livres en argent
sonnant ou en hs loyers sout une autre souree de revenus :
pour les diverees pièces de la maison qn'ils oerupent, lm Anglais ver-
sent 4,757 livres 4 sols 6 deniers. Le jardin rapporte 18,881 livres 7
sols 6 deniers ; la bas-cour x, 6,1U livres 17 sols ; la 4 laiterie i,
4,255 ljvres 5 sols 6 deniers ; la a ménagerie i, 9,122 livres 17 sols ; les
terres, 13,686 Iivr~ 3 soh. Le inoulin Saint-Bernard ne produit pres-
que rien. Ies travaux manuels ne rapportent que 5,655 livres 2 sols
6 deniers : le revenu en est beaueoup moins élevé que chez les Ursuljnee
de Québec. Enfin, on vend ce qu'on peut pour payer les dettm les plus
urgentes : de l'argenterie, une grands liorloge, deux vieux poêles, un
Constitut, des articles d'autel ; mais tout da ne donne que 5,916 livres
Z sols. Les dépenses l'emportaiwit toujours sur les recettm. Moiris heu-
reuse que les Pauvres, dont elle avait i'adrninistretion *, la Commu-
nauté de l'Hôtel-Dieu ne parvenait pas à sortir de la misére.. . A la
fin de 1764, elle reste avec une dette de 98223 livres 4 sols ! Et puis,
il y avait i'argent de papier : la Communauté en détenait pour une valeur
2 braque nom étudion~ l'état financier de la Communauté, nous ue tenouri pan
compte des Biens des Pauvres qui doivent rester i part : les Pauvrea perdent
en argent de papier 22367 üvree 6 sola 11 deniers ; ils doivent 1,509 Bvres, mais
ils out eu caisse près de 3,500 livreri. Leur aiiuaiioo Financière est quand même
bien supérieure à celle de la Communauté..