Page 40 - Transcriptions d'actes notariés - Tome 20 - 1682-1686
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point,  faciliter  ces  excellen~a relations : en  décembre  1760, les  Ursu-
                                  lines  se  donncnt  une  Supérieure  d'origine  anglaise,  Esther  Wheelwriglit
                                  (Mère  de  1'Enlant-Jésus)  ; née  en  Nouvelle-Angleterre  et  enlevk  toute
                                  jeune  à  sa  famille,  Esther  Wheelwriglit  s'était  complètement  francisée,
                                  mais e'était  quand  même  une  Anglaise  de naissance  et  de  nom.  Mère
                                  de  1'Enfent.Jésua  n'arrivait  paa  automatiqueinent  au  supériorat  et  elle
                                  n'était  pas  non  plus  la  plns  aneienne  religieuse : ce  que  l'annaliste
                                  appelle   une  singulière  coïncidenre r  nous  apparaît  plutst  comme  un
                                  geste  bien  délibéré  et fort  diplomate pour  consolider  les  relations  de
                                  Communau té  avec  les Anglais.
                                      L'Hôtel-Dieu  de  Québec  jouira,  lui  ausei,  de  la  proteetion  des
                                  Anglais.  Dès l'automne  de 1739, l'armée  anglaise 8e  résene  à  peu  près
                                  exc~usivement cette  partie  de  1'Hûtel-Dieu  qui  loge les  nialades,  et  il en
                                  sera  de  méme  jusqu'en  1784 ; eertes,  il  arrivera  que  i'occupation  des
                                  lieux  se  rédnit  à peu  de cliose,  eomme  en  1764,  et  les reli~ieuam pour-
                                  ront  dora  prendre  des  pensionnaires,  mais,  en  prineipe,  l'hôpital  reste
                                  fermé  aux  civils.  C'était  là  modifier  la  destinée  de  cet  hôpital,  inais
                                                    A -
                                  c'était.  du  mênie  COUD.  en  ees  tern~a de misère,  assurer  sa  subsistance.
                                  Car les Anglais paient le loyer et la  pension  : noue eomptons une sonme
                                  totale  de  12,779 livres  12 sols  6 deniers  que  les  religieuses  de l'Hôtel-
                                   Dieu  rqoivent  pour  elles-mêniee  ou  pour  lm biens des Pauvres,  de 1759
                                  à  171%.  Et lee Anglais  donnent  davantage : lc  Commissariat  des vivres
                                  nourrit  la  Communauté  depuis  le  21  septembre  1759  jusqu'en  janvier
                                   1760 ; les envois de vivres  sont ensuite oeeasionnels,  mais toujours  gra-
                                   luit5 : ees  derniers  envois  occasionnels  valent  au  moins  2,600  livres.
                                   Ajoutons  à  cela  quelques  auinônes  en  argent  sonnant ; nous  en  avons
                                   trouvé pour 844  livres.
                                      En  une  autre  occasion,  Ie  gouverneur  Murray  se  montre  fort  gin&-
                                   reux  : c'est  dans  une affaire de lods ef  ventes.  En  effet,  juaqu'en  1758,
                                  l'Hôtel-Dieu  (comniettant la  ni61ne erreur  que  les  Jésuites)  avait  perçu
                                   des  lods  et  ventes  sur des inmieubles  qui  ~e  trouvaient  dans la  censive
                                   du Roi ; lorque I'on  eonsiata I'erreur,  les religieuses  avaieut déjà  perçu
                                   en  leur nom  propre 3,389 livres 4 deniers et,  au nom  des Pauvres,  4,6M
                                   livres  12  aols  8  deniers ; comme  ceB  Ioda  et  ventea  appartenaieut  au
                                   Roi,  l'intendant  Bigot  fut  obligé  de  les  réclamer  ; l'affaire  traina  en
                                   longueur,  puis survint  la  guerre.  Le  régime militaire  exigea  à  son  tour
                                   le  remboursement  : l'Hôtel-Dieu  rait ce  qui  était  dû par  Ies  Pauvres,
                                   mais la  Communauté  restait  débitrice  des  3,389  livrea  4 deniers  ; tou-
                                  jours  lourdanent endettte depuis I'ineendie  de 1755,  la Communauté ae
                                   trouvait fort embarrassée, elle en  appela  à la démence de Rlurray : celui-
                                   ci  se montra  bon  prince  et dispensa  la Cooununauté  de tout  rembourse-
                                   ment.  Si  l'on  considère  tout  cet  argent  que  I'Hô~el-Dieu reçoit  des
                                   Anglais  pour  le  loyer  el  le  pension,  toutea  ces proviaiods  qui  arrivent
                                   gratuiteaient  du  Commissariat,  touies  ces  aumônes  et  eufin  ee  cadeau
                                   de  plus  de  3,000  livra  à  l'occasion  des  lads  et  vcntea,  lea  religieuses
                                   devaient  s'estinier  traitées royalenient  : l'occupation  de la  maison par les
                                   Anglais  res~ait iort profitable.
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