Page 47 - Transcriptions d'actes notariés - Tome 20 - 1682-1686
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la noblesse émigrée ou ruinée, qui pourrait soutenir cette Communauté
composée en grande partie de filles de l'eri~tocratie ?
Avant l'arrivée des Anglais, le Conununauté n'avait qu'une dette
négli~eable : 9,358 livres ; maie Ies nouvelles circonstances vont p~éei-
piter Ia débâcle. Pour les cinq années du régime militaire, l'administra.
tion courante reste largement déficitaire de 54,443 livres. A l'exception
de 1761-1762, qui donne un petit surplus de près de 1,200 livres, chaque
année apporte un lourd défieit. Les revenus extraordinaires, qui auraient
pu au moins diminuer les déficits. sont rares et maigres : peu d1aum6nes,
environ 3,400 livres en einq ans ; les Anglais verseni à t'Hôpital seule-
ment 5,388 livres. Le grand me1 venait de l'occupetian de l'Hôpital
par les Fran~ais : pour fournir le nécessaire et la nourriture aux blessés,
il avait fallu emprunter ; en novembre 1761, le Dépositaire trouvait
dans aes papiers une dette totale d'environ 50,000 livrea. Si le roi de
France eût payé en bon argent sonnant les services des religieum et
les dipenses encourues, la Communauté se iût trouvé dans un état floris.
eant, mais elle n'avait reçn que du papier, un amoncellement de papier :
il y en avait pour 131,- livres !
Pressé par les créanciers, l'Hôpital-GénEral dut emprunter pour
répondre aux dcttes les plus urgentes . . . c'était seulement changer de
créaneiers. Puis on apprit que L'argent de papier vaudrait quelque cho~e,
mais aprC6 avoir 6ubj de ruineuses coupnres : les 231,M6 livefi n'allaient
donncr que 26,914 livres ; on y perdait donc 104,932 livrea ! Pas une
seule Communeuti. ne se trouvait dans une pareille ruine et la Supérieure
avait bien raisou d'écrire à le Cour de France : Nous somnies la seule
communauté religieuse de ce pays exposée à mendier son pain.
In,venfaire des religieuses à I'uutornne de 1764
Les circonutances avaient donc été fort pénibles pour les Commu-
nautés de femmes. En 1759, à part 1'HÔiel-Dien de Montréal qui avait
accepté trois candidates aucune autre Communauté n'avait pris de
recrues. La situation s'améliore quelque peu dans la suite ; 6 partir de
176û, les Communau tés reçoivent quelques candidates :
Congrégation de Notre-Dame 5
H8tel-Dieu de Montréal 4
Ursulines de Québec 3
HOpital-Général de Montréal 3
Hôtel-Dieu de Québec 2
Hôpital-Général de QuEbee 1
Ursulines des Trois-Rivières 1.
En ajoutant les trois recrue9 de 1759, nous obtenons donc un total
de 22 pour les cinq arirites dn régime militaire, te qui donne, pour les
sept Communautés, une moyenne extrêmement faible.
Mais, dane le même temps, il se prodnit un grarid nombre de décès :
11 en 1759, 31 de 1760 à 1764. C'et dire que pour rempiaeer les 42
relipieures qui décèdent, on ne trouve que 22 recrues. Cette déeadence
numérique, nous l'avons notée aussi dans le elcrgé : au début de 1759,